Le Congrès ne bloquera pas les régulations locales sur l'IA : Quelles conséquences pour les consommateurs ?
Après des mois de débats, une proposition visant à empêcher les États américains de réguler l'intelligence artificielle a été retirée du projet de budget fédéral cette semaine. Ce moratoire de 10 ans aurait interdit aux États bénéficiant de fonds fédéraux pour le haut débit d'adopter des lois sur l'IA. Le Sénat a voté à 99 contre 1 pour supprimer cette mesure, révélant des divisions entre experts technologiques et politiques.
Les républicains du Congrès et les entreprises technologiques soutenaient ce moratoire, arguant qu'il éviterait un patchwork réglementaire néfaste au développement de l'IA face à la concurrence chinoise. À l'inverse, les défenseurs des consommateurs et des démocrates comme la sénatrice Maria Cantwell estiment que les États doivent pouvoir protéger leurs citoyens contre les dangers des nouvelles technologies.
Plusieurs États ont déjà commencé à légiférer sur l'IA. Le Colorado a adopté des protections consommateurs en 2025, tandis que la Californie a voté une douzaine de lois sur le sujet. D'autres États régulent des aspects spécifiques comme les deepfakes ou les biais dans les outils de recrutement automatisés.
Les développeurs d'IA plaident pour une régulation fédérale unique. Alexandr Wang de Scale AI et Sam Altman d'OpenAI craignent qu'une multiplication des standards locaux n'entrave l'innovation. Cependant, certains comme Dario Amodei d'Anthropic jugent le moratoire trop radical, privilégiant des standards de transparence nationaux.
Les experts soulignent la nécessité d'un équilibre entre innovation et protection. Anjana Susarla de l'Université d'État du Michigan estime qu'une approche multi-niveaux (fédéral et local) est essentielle. Le débat se poursuivra probablement, alors que plus de 550 propositions législatives sur l'IA sont à l'étude dans les États en 2025.