Disparition mystérieuse d'un satellite clé dans l'espace : MethaneSAT ne répond plus
Un satellite conçu pour surveiller les émissions de méthane d'origine humaine a mystérieusement disparu dans l'espace. Baptisé MethaneSAT, ce vaisseau spatial de 88 millions de dollars avait été lancé en mars 2024 par une fusée SpaceX et devait collecter des données sur ce puissant gaz à effet de serre pendant au moins cinq ans. Cependant, depuis deux semaines, les opérateurs du satellite, le fonds Environmental Defense Fund (EDF), n'ont pu établir aucun contact. Dans un communiqué publié mardi, l'EDF a annoncé que MethaneSAT avait perdu toute puissance, réduisant à néant tout espoir de le récupérer. "Il est probablement irrécupérable", a déclaré l'organisation. La cause de cette panne reste inconnue, et une enquête est en cours.
Cette perte est d'autant plus douloureuse que la mission, soutenue par Google et le fondateur d'Amazon Jeff Bezos, avait démontré une capacité exceptionnelle à détecter et tracer les émissions de méthane depuis l'espace avec une précision inégalée. Steven Hamburg, scientifique en chef de l'EDF, a qualifié les données collectées pendant près d'un an de "magnifiques". "Nous avons prouvé qu'une mesure directe des gaz à effet de serre était possible d'une manière jamais réalisée auparavant", a-t-il ajouté.
Le méthane, 28 fois plus puissant que le CO2 en termes de réchauffement climatique, est considéré comme le deuxième contributeur majeur au changement climatique. Pourtant, son impact pourrait être sous-estimé en raison des fuites importantes lors de son stockage, transport et extraction. Les compagnies gazières minimiseraient ainsi leurs émissions réelles, selon plusieurs études.
MethaneSAT se distinguait par sa capacité à identifier précisément les sites responsables des émissions. Ses données, accessibles au public, avaient déjà mis en évidence des niveaux de méthane bien supérieurs aux prévisions en Amérique du Nord et en Asie centrale. Bien que la mission se termine prématurément, l'EDF souligne ses succès scientifiques et technologiques, ainsi que son influence sur l'industrie et les régulateurs mondiaux. L'organisation continuera à traiter et publier les données collectées dans les mois à venir.