Le PDG de Ford alerte : l'IA pourrait supprimer des millions d'emplois de cols blancs
Le PDG de Ford, Jim Farley, a rejoint un nombre croissant de dirigeants d'entreprise qui mettent en garde contre les risques de l'intelligence artificielle pour l'emploi. Lors du festival Aspen Ideas, Farley a déclaré que "près de la moitié" des travailleurs de cols blancs aux États-Unis pourraient perdre leur emploi au profit de l'IA dans les années à venir. Bien qu'il n'ait pas développé son point de vue, Farley n'est pas le seul PDG du Fortune 500 à exprimer ces craintes. Les dirigeants d'Amazon, Shopify, JPMorgan Chase, Anthropic, Fiverr, Moderna et d'autres grandes entreprises admettent désormais ouvertement ce qui n'était auparavant discuté qu'à voix basse à Wall Street et dans la Silicon Valley.
Cette semaine, le PDG d'Amazon, Andy Jassy, a averti que les progrès rapides de l'IA générative rendraient de nombreux postes obsolètes au sein de l'entreprise. Dans une interview avec CNBC, Jassy a précisé que si l'IA remplacera certains emplois, elle créera probablement de nouvelles opportunités dans des domaines comme la robotique et d'autres secteurs nécessitant des compétences STEM. Dario Amodei, PDG d'Anthropic, a également prédit que l'IA pourrait éliminer la moitié des emplois de cols blancs de niveau débutant, augmentant potentiellement le chômage de 10 à 20 % dans les cinq prochaines années.
Mike Krieger, directeur des produits chez Anthropic, partage cet avis. Il a confié au New York Times qu'il hésite à embaucher de nouveaux diplômés, incertain de la pérennité de ces postes. Micha Kaufman, PDG de Fiverr, a récemment exprimé des inquiétudes similaires, soulignant que des millions de travailleurs de cols blancs pourraient se retrouver au chômage, qu'ils soient programmeurs, designers, chefs de produit, scientifiques des données, avocats, représentants du service client, commerciaux ou analystes financiers.
Les PDG de Spotify et Moderna ont également partagé leurs perspectives. Tobi Lütke, de Spotify, a gelé les embauches en attendant une étude interne pour évaluer si l'IA peut effectuer efficacement les tâches actuellement confiées aux employés humains. Stéphane Bancel, PDG de Moderna, estime quant à lui que son entreprise n'aura besoin que de "quelques milliers d'employés" grâce aux outils d'IA de plus en plus performants.
Les travailleurs semblent prendre ces avertissements au sérieux. Une étude de PYMNTS Intelligence en mai 2025 révèle que 54 % des travailleurs américains considèrent que l'IA générative représente un risque significatif pour leur emploi, les plus éduqués et les plus technophiles étant les plus inquiets. Cependant, Jensen Huang, PDG de Nvidia, se distingue en qualifiant ces prédictions de "trop alarmistes". Il prône plutôt un développement transparent et collaboratif de l'IA pour atténuer les risques potentiels.