Pas d'excuse biologique : pourquoi les pères 'dorment' pendant les pleurs de bébé ?
Une nouvelle étude remet en question l'idée que les femmes sont biologiquement programmées pour se réveiller plus facilement aux pleurs d'un bébé que les hommes. Menée par l'Université d'Aarhus au Danemark, cette recherche révèle que les disparités nocturnes dans les soins aux nourrissons s'expliquent davantage par des facteurs sociaux que biologiques.
L'étude, publiée dans la revue Emotion, s'est déroulée en trois phases. La première a testé la sensibilité auditive de 140 non-parents (76 femmes, 64 hommes) exposés à des pleurs de bébé et des sons d'alarme. Les résultats montrent que les femmes ne sont que légèrement plus réactives (14%) aux sons très faibles (33-44 dB), sans différence significative à volume plus élevé.
La deuxième partie a suivi 117 couples de nouveaux parents danois pendant une semaine. Les mères assumaient trois fois plus souvent les soins nocturnes que les pères, avec seulement 1% des couples où le père prenait plus en charge. Environ 23% des couples partageaient équitablement cette tâche.
La modélisation mathématique a démontré que les petites différences de sensibilité auditive ne pouvaient expliquer l'écart réel observé dans les soins nocturnes. « Nos simulations montrent que les femmes effectueraient environ 57% des soins, bien loin des 76% constatés en réalité », explique Arnault Quentin-Vermillet, auteur principal.
Le professeur Christine Parsons souligne que des facteurs sociaux comme le congé maternité plus précoce et l'allaitement nocturne influencent cette répartition inégale. Cette étude ouvre des pistes pour repenser l'équité parentale au-delà des stéréotypes biologiques.