Sieste l'après-midi : une étude révèle un impact inattendu sur la longévité
Une nouvelle étude présentée lors du congrès SLEEP 2025 à Seattle révèle que les siestes diurnes prolongées et irrégulières pourraient augmenter le risque de mortalité chez les seniors. Dirigée par le Dr Chenlu Gao du Massachusetts General Hospital, cette recherche a suivi 86 565 participants âgés en moyenne de 63 ans pendant huit ans.
L'étude montre que les siestes fréquentes, longues (notamment entre 11h et 15h) et irrégulières étaient associées à un taux de mortalité accru. Sur les participants suivis, 5 189 (6,0%) sont décédés durant la période d'observation.
Les chercheurs ont ajusté leurs résultats pour tenir compte de divers facteurs comme la démographie, le poids, le tabagisme ou la durée du sommeil nocturne. Le dispositif utilisé (actigraphie) ne mesurait cependant que les mouvements, pas l'activité cérébrale, ce qui constitue une limite méthodologique.
Selon la neuroscientifique Chelsie Rohrscheib, non impliquée dans l'étude, les siestes ne posent problème que lorsqu'elles compensent un mauvais sommeil nocturne chronique. L'Académie américaine de médecine du sommeil recommande d'ailleurs des siestes courtes (20-30 minutes maximum) en début d'après-midi.
Les chercheurs soulignent que ces résultats montrent des associations, pas un lien de causalité. Les siestes excessives pourraient être le signe de problèmes de santé sous-jacents comme des maladies chroniques ou des troubles du rythme circadien.
Cette étude ouvre des pistes pour utiliser les habitudes de sieste comme indicateur précoce de risques sanitaires, tout en rappelant l'importance d'un sommeil nocturne de qualité (7 à 9 heures) pour maintenir une bonne santé globale.