La pollution lumineuse perturbe davantage les rythmes circadiens des oiseaux sociaux que des oiseaux isolés, révèle une étude
Une étude publiée le 2 juillet 2025 dans Proceedings of the Royal Society B révèle que la pollution lumineuse affecte plus gravement les rythmes circadiens des oiseaux vivant en groupe que ceux des oiseaux isolés. Dirigée par Cassandra K. Hui et son équipe, cette recherche met en lumière l'impact différencié de la lumière artificielle nocturne (ALAN) selon le contexte social.
L'ALAN, omniprésente dans les zones urbaines, perturbe les mécanismes physiologiques et comportementaux liés aux cycles veille-sommeil. Alors que les études antérieures se concentraient sur des animaux isolés, cette nouvelle approche examine les effets en conditions sociales réalistes, particulièrement pertinente pour des espèces grégaires comme le diamant mandarin.
L'expérience a porté sur 104 diamants mandarins, répartis en groupes sociaux (6 individus) ou en isolement. Après trois semaines d'acclimatation à un cycle lumineux standard, la moitié des oiseaux ont été exposés à une ALAN de 5 lux pendant 10 jours, tandis que l'autre moitié servait de témoin.
Les résultats montrent que les oiseaux en groupe exposés à l'ALAN présentent une activité nocturne significativement plus importante et des réveils plus précoces que leurs congénères isolés. Des modifications de l'expression génique liée aux rythmes circadiens ont été observées dans l'hypothalamus et le foie, corrélées avec ces changements comportementaux.
Curieusement, les niveaux de mélatonine, hormone clé du sommeil, ne varient pas significativement. Les chercheurs notent également une certaine acclimatation progressive à l'ALAN, bien que les perturbations restent marquées après 10 jours d'exposition.
Cette étude pionnière ouvre la voie à de nouvelles recherches sur les effets à long terme de différentes intensités lumineuses. Comme le soulignent les auteurs, l'intensité testée (5 lux) représente le haut de la fourchette écologiquement pertinente, et des intensités moindres pourraient produire des effets différents.
Ces travaux contribuent à une meilleure compréhension des impacts écologiques de la pollution lumineuse, essentielle pour développer des stratégies de conservation adaptées. L'article, rédigé par Krystal Kasal et vérifié par Robert Egan, s'appuie sur des données scientifiques rigoureuses pour éclairer ce phénomène environnemental croissant.