Perspective : Comment l'Arabie Saoudite peut s'inspirer du modèle israélien en matière d'IA
Le lancement de Humain, plateforme d'intelligence artificielle soutenue par le Fonds d'investissement public saoudien, place l'IA au cœur de la stratégie de diversification du royaume. Doté d'un supercalculateur équipé de 18 000 GPU Blackwell de Nvidia, de serveurs Qualcomm, d'un partenariat de 10 milliards de dollars avec AMD et d'une collaboration similaire avec Google Cloud pour créer un hub IA à Dammam, Humain s'impose comme l'un des principaux fournisseurs mondiaux d'infrastructures IA. Cependant, sans développer une communauté locale de chercheurs et data scientists, ces investissements pourraient faire du pays un simple relais de l'économie américaine.
Israël offre un modèle inspirant malgré les tensions politiques. Selon le Stanford AI Index 2025, ce petit pays concentre la plus forte densité de talents en IA au monde. Des entreprises comme Mellanox (acquise par Nvidia) ou les cofondateurs israéliens d'OpenAI illustrent cet écosystème dynamique, fondé sur l'innovation duale et la culture entrepreneuriale plutôt que sur les ressources naturelles.
L'Arabie Saoudite possède des ingénieurs talentueux et ambitieux, comme l'a constaté l'auteur lors de ses visites. Le royaume pourrait s'inspirer des accords Abraham aux Émirats, où des centaines de startups israéliennes contribuent désormais au développement économique. Une coopération régionale en recherche IA, au-delà des considérations diplomatiques, pourrait accélérer la transformation saoudienne tout en bénéficiant à toute la région.
Selon Jon Medved (CEO d'OurCrowd), adopter le modèle agile israélien permettrait au royaume de passer d'hôte technologique à acteur autonome de l'IA. Malgré la guerre à Gaza, le secteur tech israélien a crû de 28% en 2024. Un avertissement cependant : sans talents locaux, le risque est de reproduire le gaspillage des data centers chinois où 80% des capacités sont inutilisées.