Ode au Canon 6D : Et pourquoi je préfère finalement Leica
Si vous êtes un utilisateur de Canon, vous comprendrez peut-être ce dont je parle. Mais il faut être un véritable passionné de photographie pour saisir les nuances ergonomiques entre différents appareils. Lorsque le Canon 5D Mk II a été remplacé par le Mk III, quelque chose clochait. Le Mk III a troqué l'élégance sobre du Mk II contre une interface trop chargée en réglages superflus, avec des angles agressifs au lieu d'une ligne épurée. L'arrivée du 6D a semblé combler ce vide, évoquant l'esprit du 5D Mk II – jusqu'à la sortie de sa version Mk II.
Pendant des années, le Canon 6D a été mon compagnon de création pour ce site. Il m'a offert des clichés exceptionnels dont je reste fier aujourd'hui. Ce fut aussi l'un des premiers reflex intégrant le WiFi pour partager instantanément ses images. Mais Canon semble répéter le même schéma : ils conçoivent un appareil raffiné, puis le remplacent par une version maladroite, comme habillée de papier de verre.
Cette tendance n'est pas l'apanage de Canon. Sony et Nikon multiplient aussi les changements déroutants : interrupteurs déplacés, boutons de lecture dissimulés... La conception des appareils rivaliserait-elle avec l'hostilité des bancs publics new-yorkais, conçus pour décourager les sans-abri tout en offrant un confert minimal ? Ces marques semblent considérer leurs appareils comme des objets éphémères, loin de la relation durable qu'entretient un photographe avec son outil.
C'est précisément pourquoi j'ai choisi Leica. Prenez le SL2 et le SL3 : leurs commandes sont intuitivement placées au même endroit, tout comme sur les M-Series. Chez Leica, l'ergonomie respecte l'utilisateur – un luxe rare dans un secteur où les designers semblent parfois vouloir compliquer l'expérience photographique.