Une Découverte Révolutionnaire : La Fin du Monopole Chinois sur les Terres Rares ?
Une découverte majeure par la société australienne Lynas Rare Earths suscite l'enthousiasme des scientifiques et des industriels : la première production commerciale de terres rares lourdes en dehors de la Chine. Bien que cette avancée représente une étape importante pour diversifier l'approvisionnement mondial, les experts avertissent que le chemin vers l'indépendance vis-à-vis de la domination chinoise reste semé d'embûches, allant des problèmes environnementaux à la viabilité économique.
La Chine contrôle plus de 60 % de l'extraction mondiale des terres rares et 92 % du raffinage, grâce à des politiques industrielles soutenues par l'État, des réglementations environnementales laxistes et des prix agressifs. Ces éléments, essentiels pour les véhicules électriques, les éoliennes et les systèmes de défense, placent la Chine en position de force sur la scène géopolitique.
Lynas a réussi à produire de l'oxyde de dysprosium dans son usine malaisienne, avec des plans pour raffiner du terbium le mois prochain. Ces terres rares, cruciales pour les aimants résistants à haute température et les technologies d'éclairage écoénergétiques, sont parmi les plus rares et les plus chères. Cependant, la production reste limitée en raison de la faible teneur en terres rares lourdes du minerai de Lynas.
Les défis sont nombreux : les contrôles à l'exportation chinois, les retards dans les permis et la volatilité des prix rendent difficile la rentabilité des projets hors de Chine. De plus, les réglementations environnementales strictes dans les pays occidentaux augmentent les coûts de production.
Dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et la Chine, la découverte de Lynas pourrait redessiner la carte géopolitique des terres rares. D'autres acteurs, comme MP Materials aux États-Unis et Aclara Resources au Canada, cherchent également à diversifier l'approvisionnement.
Bien que cette avancée soit significative, les experts soulignent qu'il faudra davantage de mines et de raffineries hors de Chine, des prix plus élevés et des innovations en recyclage pour réduire la dépendance mondiale vis-à-vis de Pékin. Comme le dit un analyste, 'C'est un début, pas une solution.'