Dubaï en route vers le statut de ville Tier-1 : les investisseurs étrangers envisagent de s'y installer
Dubaï se positionne comme une future ville Tier-1, attirant de plus en plus d'investisseurs étrangers désireux de s'y installer. Avec son accessibilité, ses infrastructures de pointe et son cadre de vie luxueux, la métropole émiratie séduit les grandes fortunes mondiales. Natalie Hoberman, contributrice, analyse cette tendance.
L'accessibilité est l'un des atouts majeurs de Dubaï : 3 milliards de personnes vivent à moins de 4 heures de vol. Le plan directeur urbain 2040 prévoit de créer une "ville à 20 minutes", où 80% des destinations quotidiennes seront accessibles à pied ou à vélo.
Lors d'une visite récente, un client européen a été séduit par les rendements immobiliers attractifs. Mais c'est l'expérience du mode de vie dubaiote qui a fait basculer sa décision, comme le raconte Abdullah Alajaji de Driven Properties.
Entre dîners raffinés au DIFC, détente sur des plages privées et shopping de luxe, le client a finalement acheté deux unités : une pour investissement, l'autre pour sa résidence personnelle. "Ce qui a scellé l'accord, c'est le style de vie", confirme Alajaji.
Les Émirats arabes unis attirent massivement les particuliers fortunés. En 2023, le pays a accueilli 4 500 nouveaux millionnaires, se classant deuxième mondial. Dubaï se transforme progressivement en une véritable ville Tier-1.
Le premier indice Tier-1 City de Driven classe Dubaï au 5e rang sur 7 villes mondiales, devant Paris et Hong Kong. L'étude évalue 28 indicateurs répartis en six piliers : infrastructures, gouvernance, économie, sécurité, qualité de vie et attractivité internationale.
Dubaï excelle particulièrement en infrastructures (2e), attractivité mondiale (3e) et qualité de vie (4e). En 2023, le marché immobilier a enregistré 226 000 transactions pour 207 milliards de dollars, soit une hausse de 20%.
Le paysage urbain reflète cette croissance fulgurante, avec des projets phares comme Ciel Dubaï Marina, futur hôtel le plus haut du monde, ou ICD Brookfield Place au DIFC. Brookfield prévoit désormais un nouveau projet mixte à Dubaï Hills.
Le tournant décisif remonte à 2020, lorsque Dubaï a rouvert ses frontières dès juillet, lancé des visas de longue durée et injecté 86 milliards de dollars dans l'économie. Une stratégie payante qui a attiré des investisseurs du monde entier.
Aujourd'hui, l'attractivité de Dubaï dépasse largement ses avantages fiscaux. La ville combine gouvernance efficace, sécurité, infrastructures de classe mondiale et commodités haut de gamme. "Dubaï donne l'impression d'être en mouvement constant", explique Alajaji.
Selon une enquête de Driven, 73% des acteurs du marché estiment que Dubaï est déjà ou deviendra une ville Tier-1 d'ici dix ans. Les indicateurs tangibles confirment cette tendance : programmes de résidence longue durée, développement des infrastructures numériques et croissance démographique soutenue.
Alors que le marché mûrit, une compression des taux de capitalisation est attendue. Actuellement entre 6% et 8%, ces rendements restent supérieurs à ceux des autres villes Tier-1. Mais les investisseurs institutionnels acceptent progressivement des rendements moindres en échange de stabilité à long terme.
"Cette transition ne se fera pas du jour au lendemain", tempère Alajaji. "Mais les signes sont déjà là : plus de coentreprises, plus de capitaux avec une vision à long terme. Dubaï s'aligne sur les plus grands marchés d'investissement mondiaux."
Le rythme pourrait ralentir, mais c'est précisément le signe d'une maturation saine. La transformation de Dubaï en marché mature n'est plus théorique - elle se concrétise dans les chiffres, les acheteurs et les bâtiments. La trajectoire est tracée, reste à poursuivre sur cette lancée.