Un accord commercial UE-États-Unis à moitié cuit probable la semaine prochaine, mais Trump pourrait tout changer
L'UE et les États-Unis s'apprêtent à annoncer un accord commercial partiel la semaine prochaine pour éviter des droits de douane punitifs, mais cet accord reste fragile face aux humeurs changeantes de Donald Trump.
Maros Sefcovic, commissaire européen au Commerce, est actuellement à Washington pour négocier un accord qui protégerait le bloc européen de tarifs pouvant atteindre 50%. Ces négociations interviennent alors que l'UE fait face à une crise majeure depuis l'ultimatum lancé par Trump il y a trois mois.
Les secteurs clés de l'exportation européenne - automobiles, pharmacie et machines - seraient dévastés par de tels tarifs, risquant de plonger les 27 pays de l'UE en récession. Avec un excédent commercial de 236 milliards de dollars avec les États-Unis en 2024, l'UE a bien plus à perdre dans cette guerre commerciale transatlantique.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, prône un régime 'zéro pour zéro' supprimant progressivement tous les tarifs industriels. Mais la Maison Blanche a rejeté cette idée, craignant d'aggraver le déficit commercial américain.
Un compromis émerge : l'UE accepterait un tarif de base de 10% en échange de réductions sur des secteurs clés comme l'aviation et les semi-conducteurs. L'UE pourrait aussi faire des concessions sur les normes de biosécurité ou la taxe sur les géants numériques américains.
Le calendrier reste incertain. Bien que le secrétaire au Trésor américain ait suggéré un report probable de l'échéance du 9 juillet, Trump a envoyé des signaux contradictoires ces derniers jours.
Même si un accord est trouvé, son avenir reste incertain. Comme le note l'avocat commercial Lawrence Herman, ces accords exécutifs non ratifiés par le Congrès restent à la merci des sautes d'humeur de Trump.
Dans l'ère Trump, être négociateur commercial est devenu un travail sans fin et exaspérant, où tout accord peut être remis en question du jour au lendemain.