La Chine tend les bras à ceux que les États-Unis rejettent
Alors que Donald Trump bouleverse le commerce mondial en annonçant des tarifs douaniers d'au moins 10% pour tous les pays – et bien plus élevés pour certains – son homologue chinois Xi Jinping propose une approche radicalement différente. Le 11 juin, lors de la visite des ministres des Affaires étrangères de plusieurs États africains à Changsha, dans le sud-est de la Chine, le président chinois a adressé une lettre aux dirigeants du continent. Il y annonce la suppression des droits de douane pour les produits de tous les pays africains, à l'exception d'Eswatini (anciennement Swaziland), qui maintient ses relations diplomatiques avec Taipei plutôt qu'avec Pékin. À ceux que les États-Unis rejettent, la Chine ouvre grand ses bras.
La Chine est déjà le premier partenaire commercial de l'Afrique depuis 16 ans. Les échanges entre les deux parties ont atteint 296 milliards de dollars (252 milliards d'euros) en 2024, et ont augmenté de 12% supplémentaires au cours des cinq premiers mois de 2025 par rapport à la même période l'année précédente. L'annonce de Xi Jinping ne se limite pas à un simple geste symbolique. En 2000, sous la présidence de Bill Clinton, les États-Unis avaient pris une mesure très similaire avec la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA), visant à faciliter les exportations des pays économiquement fragiles d'Afrique subsaharienne.
Le 2 avril, Donald Trump a mis fin au taux de 0% appliqué à ces États depuis 25 ans, et rien ne garantit que l'AGOA, qui expire le 30 septembre, sera renouvelée. Cette décision contraste fortement avec la stratégie d'ouverture économique de la Chine envers l'Afrique, renforçant ainsi son influence sur le continent.