ICE refuse à Mahmoud Khalil le droit de tenir son nouveau-né : une cruauté délibérée, dénoncent sa femme et l'ACLU
Les autorités de l'ICE et un sous-traitant pénitentiaire ont refusé à Mahmoud Khalil, étudiant palestinien de Columbia University, le droit de tenir son nouveau-né lors d'une visite familiale, selon l'ACLU. Malgré les demandes répétées de son équipe juridique, citant les politiques fédérales encourageant les contacts parent-enfant, les responsables ont invoqué une "politique générale de non-contact" au centre de détention de Louisiane et des "préoccupations de sécurité" non spécifiées.
Noor Abdalla, l'épouse de Khalil, a exprimé son indignation dans un communiqué de l'ACLU : "Après avoir parcouru plus de 1600 km avec notre nouveau-né pour que son père puisse enfin le serrer dans ses bras, l'ICE nous refuse ce droit humain le plus basique. C'est une violence délibérée, la cruauté calculée d'un gouvernement qui sépare les familles sans remords."
Khalil, résident permanent légal de 30 ans, a été arrêté en mars dans son appartement universitaire à New York. Connu pour son activisme pro-palestinien lors des manifestations sur le campus, il est visé par une procédure d'expulsion exceptionnelle basée sur des "conséquences néfastes pour la politique étrangère américaine", sans preuves concrètes présentées contre lui.
Un juge d'immigration a récemment autorisé la poursuite de la procédure d'expulsion, estimant "raisonnable en apparence" l'argument des conséquences diplomatiques. Ses avocats contestent tant les accusations initiales que celles ultérieures de fraude migratoire, qualifiant sa détention d'illégale.
Ce cas s'inscrit dans une tendance inquiétante de l'administration Trump à cibler les étudiants manifestants détenteurs de cartes vertes ou de visas, soulevant des questions sur la violation de leur Premier Amendement. La décision de l'ICE intervient alors que le nourrisson, né le mois dernier, n'a encore jamais pu être tenu par son père détenu.
L'ACLU et les proches de Khalil dénoncent une mesure particulièrement cruelle envers une famille déjà séparée, où même les droits parentaux les plus élémentaires sont niés sous couvert de sécurité. Le contrat privé GEO Group, gestionnaire du centre de détention, est également mis en cause pour son application rigide de la politique de non-contact.