Réforme des ISAs : Rachel Reeves envisage de réduire le plafond des comptes épargne exonérés d'impôt pour relancer les marchés britanniques
Rachel Reeves, la Chancelière britannique, s'apprête à annoncer une réduction du plafond des ISAs en espèces (comptes épargne individuels exonérés d'impôt) lors de son discours à Mansion House. Cette mesure vise à inciter les épargnants britanniques à investir dans les entreprises cotées à Londres et à redynamiser les marchés financiers en difficulté du Royaume-Uni. Le plafond actuel de 20 000 £ pourrait être revu à la baisse, selon le Financial Times.
Cette décision s'inscrit dans un débat de longue date sur les ISAs en espèces, qui divise la City de Londres. Les partisans de cette réforme estiment que les 300 milliards de £ d'épargne exonérée d'impôt seraient plus utiles s'ils étaient investis dans des entreprises britanniques. Selon eux, cela permettrait d'améliorer les rendements des épargnants à long terme tout en fournissant un coup de pouce indispensable aux entreprises en manque de capitaux.
La semaine dernière, le groupe d'investissement IG a lancé une initiative « Sauvez notre marché boursier », proposant notamment la suppression pure et simple des ISAs en espèces. Charles Hall, un défenseur de longue date de cette réforme, a déclaré à City AM qu'il était logique de revoir les limites des ISAs en espèces pour encourager les épargnants à se tourner vers des produits plus rentables.
Cependant, cette proposition rencontre une forte opposition dans le milieu financier. Michael Summergill, PDG de la plateforme d'investissement AJ Bell, s'est dit « fondamentalement opposé » à toute réduction du plafond, estimant que cela aurait un impact négatif sur les épargnants sans pour autant atteindre l'objectif de les inciter à investir. Une étude d'AJ Bell révèle que seulement un épargnant sur quatre investirait davantage dans des actions britanniques via les ISAs actions si le gouvernement modifiait les règles.
Sarah Coles, responsable des finances personnelles chez Hargreaves Lansdown, préconise une approche plus incitative que coercitive. Elle souligne que les ISAs en espèces constituent souvent une première étape pour les nouveaux épargnants, qui se tournent progressivement vers les investissements. Réduire cette option pourrait donc avoir l'effet inverse de celui escompté.
Le montant exact du nouveau plafond n'a pas encore été dévoilé. Rachel Reeves a exclu de baisser le plafond global des ISAs (20 000 £), mais n'a pas écarté une réduction spécifique pour les ISAs en espèces. Une telle mesure représenterait la plus importante réforme de ce produit d'épargne phare depuis sa création en 1999 sous Gordon Brown. Le Trésor britannique n'a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.