Reeves sommée de débloquer les seuils de l'impôt sur le revenu sous peine de dommages durables
Rachel Reeves, la Chancelière britannique, a reçu un nouvel avertissement sévère concernant les conséquences d'une prolongation du gel des seuils de l'impôt sur le revenu. Bien qu'elle ait promis de ne pas répéter les importantes augmentations fiscales du budget d'automne dernier, elle reste évasive sur son engagement à débloquer ces seuils à partir de 2028.
Les analystes tirent la sonnette d'alarme. Rachael Griffin, experte en fiscalité chez Quilter, souligne que quatre ans de trappe fiscale ont rendu le Trésor "de plus en plus dépendant de cette hausse discrète des recettes". Un retour en arrière aurait un coût considérable, surtout avec des services publics déjà sous tension.
Le dernier examen des dépenses de Reeves, évalué à 190 milliards de livres, pourrait creuser un déficit de 23 milliards si la croissance reste faible. Le Chancelier fantôme Mel Stride dénonce une politique de "dépenser maintenant, taxer plus tard", alimentant les craintes d'un recours accru à l'impôt sur le revenu comme "taxe cachée".
Actuellement, le seuil du taux supérieur (40%) est gelé à 50 270£ et le taux additionnel (45%) à 125 140£. Sans ajustement pour l'inflation, 1,9 million de travailleurs supplémentaires pourraient basculer dans ces tranches d'ici 2030.
La Fondation Resolution estime que ces politiques fiscales, combinées à la hausse des taxes locales, plombent les finances des ménages britanniques. La décennie 2020 pourrait être la pire en 60 ans pour les revenus moyens.
"Le Trésor est devenu dépendant de ces recettes fiscales", analyse Griffin, "comme toute addiction, il sera difficile de s'en défaire même quand les dégâts seront évidents". Le nombre de contribuables devrait passer de 34,5 à 39 millions d'ici 2025/26.
Un porte-parole du Trésor a rappelé que le gel des seuils était une politique héritée du gouvernement précédent, et que la Chancelière avait confirmé qu'il ne serait pas prolongé au-delà de la date prévue.