La véritable raison derrière la destruction des statues de la reine Hatchepsout dans l'Égypte antique enfin révélée
Pendant un siècle, les égyptologues ont cru que les statues de la puissante pharaonne Hatchepsout avaient été détruites par son successeur par vengeance. Une nouvelle étude publiée le 24 juin dans la revue Antiquity révèle une tout autre explication. Les statues d'Hatchepsout (qui régna vers 1473-1458 av. J.-C.) n'ont pas été brisées pour effacer sa mémoire, mais pour "désactiver" leurs supposés pouvoirs surnaturels, une pratique courante pour les statues royales après la mort d'un pharaon.
Jun Yi Wong, doctorant en égyptologie à l'Université de Toronto, a examiné les archives des statues découvertes à Deir el-Bahri dans les années 1920-1930. Contrairement à ce qu'on pensait, ces statues n'avaient pas le visage martelé ni les inscriptions détruites. Elles étaient brisées au niveau du cou, de la taille et des pieds - une méthode typique de "désactivation rituelle" appliquée aussi à d'autres pharaons.
Les Égyptiens anciens considéraient les statues royales comme des entités puissantes, voire vivantes. Après la mort d'un pharaon, ils les désactivaient rituellement en les brisant à leurs points faibles. Des dépôts de statues ainsi traitées ont été retrouvés sur plusieurs sites, dont la célèbre Cachette de Karnak contenant des centaines de statues de pharaons.
Cela ne signifie pas qu'Hatchepsout n'a pas subi de persécution politique posthume. Ses images et noms ont systématiquement été effacés sur de nombreux monuments, une campagne initiée par Thoutmôsis III. Mais le traitement différentiel des statues (désactivation normale à Deir el-Bahri versus destruction violente ailleurs) suggère des motivations politiques plutôt que personnelles.
"Les premiers égyptologues pensaient que Thoutmôsis III détestait Hatchepsout, mais c'est peu probable", explique Wong. Le traitement des statues indique que ses actions étaient motivées par des considérations rituelles et politiques, notamment des inquiétudes sur l'héritage de son règne.
Hatchepsout, épouse et demi-sœur de Thoutmôsis II, était initialement régente pour son beau-fils Thoutmôsis III avant de se proclamer pharaon à part entière. Elle est connue pour son temple magnifique à Deir el-Bahri et une expédition commerciale réussie vers le mystérieux pays de Pount.
