Les dirigeants de l'OTAN tentent d'apaiser Trump, mais dépenser des milliards de plus pour l'alliance serait 'une folie pour les Européens', selon un expert
Les dirigeants de l'OTAN cherchent à apaiser Donald Trump en augmentant leurs dépenses militaires, mais certains experts estiment que cet effort pourrait s'avérer irréaliste pour plusieurs pays européens. Lors du sommet annuel de l'OTAN à La Haye, les membres de l'alliance ont convenu dimanche de porter leurs dépenses de défense à 5% de leur PIB d'ici 2035, une hausse significative par rapport à l'objectif de 2% en vigueur depuis 2014. Cet engagement, perçu comme une tentative de satisfaire les demandes répétées de l'ancien président américain, divise les experts et les États membres.
L'accord prévoit que 3,5% du PIB soient consacrés à la défense 'de base', tandis que 1,5% supplémentaires iraient à des investissements liés à la sécurité. Pour Liana Fix, experte au Council on Foreign Relations, atteindre 5% serait 'une folie pour les Européens', rappelant que même pendant la Guerre froide, la plupart des pays n'avaient pas atteint ce niveau de dépenses.
La situation varie considérablement selon les pays. L'Allemagne, avec sa faible dette, semble bien placée pour atteindre les 3,5% dès 2029. À l'inverse, l'Espagne a déjà fait savoir qu'elle ne respecterait pas l'objectif de 5%, estimant que 2,1% suffiraient à répondre aux exigences de base de l'OTAN. Cette position a valu des critiques directes de Donald Trump, qui a qualifié la position espagnole de 'très injuste' envers les autres membres.
Les experts soulignent que cet engagement relève davantage de la manœuvre politique que d'une réelle promesse. Jan Techau, de l'Eurasia Group, note qu'un engagement égal de tous les membres reste théorique, chaque pays ajustant ses contributions selon ses capacités. Dans ce contexte géopolitique tendu, marqué par la guerre en Ukraine, les dirigeants européens cherchent avant tout à maintenir la cohésion de l'alliance tout en préparant l'éventualité d'un retrait du soutien américain.