Menace de 'changement de régime' en Iran par Trump : les marchés réagissent avec calme et optimisme
Malgré la menace de 'changement de régime' lancée par le président Trump après les frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens, les marchés ont réagi avec un calme surprenant, voire avec optimisme. Les prix du pétrole, après une brève hausse, sont revenus à leurs niveaux d'avant les frappes, tandis que les indices de volatilité ont chuté et que les actions ont légèrement progressé. Les investisseurs ne semblent pas craindre de perturbations majeures sur le marché pétrolier, estimant que l'Iran est peu susceptible de fermer le détroit d'Ormuz et de nuire à sa propre économie.
On aurait pu s'attendre à ce que le prix du baril de pétrole s'approche des 100 dollars, mais ce n'est pas le cas. Après la menace de Trump, le prix du pétrole a même baissé pour revenir autour de 76 dollars le baril, son niveau avant les frappes. Malgré les menaces iraniennes de bloquer le détroit d'Ormuz, un passage stratégique pour 20 % du pétrole mondial, le marché reste serein. L'indice de volatilité VIX a chuté de 6 %, et les contrats à terme sur le S&P 500 ont augmenté de 0,22 %.
Pourquoi une telle tranquillité face à une crise géopolitique majeure ? Les options de l'Iran pour perturber le marché pétrolier sont en réalité limitées. Fermer le détroit d'Ormuz nuirait d'abord à l'Iran lui-même, dépendant des revenus pétroliers. Les États-Unis, qui importent peu de pétrole du Golfe, seraient peu affectés. La Chine, principal acheteur du pétrole iranien, est un allié de Téhéran, ce qui réduit encore les risques de perturbation majeure.
Historiquement, l'Iran n'a jamais bloqué le détroit d'Ormuz en cinq décennies, selon George Vessey de Convera. Une telle action renforcerait le dollar américain, qui traverse une phase de faiblesse. Les contrats pétroliers étant libellés en dollars, une hausse des prix augmenterait la demande pour la devise américaine.
Les investisseurs perçoivent les frappes récentes comme la fin d'une période d'incertitude plutôt que le début d'une escalade. L'Iran, dont les capacités aériennes et nucléaires sont affaiblies, a une marge de manœuvre réduite. Sa riposte militaire s'est limitée à un seul missile, et ses alliés comme le Hamas et le Hezbollah sont affaiblis.
Pour Daniel Ives de Wedbush, un Iran affaibli et sans capacité nucléaire élimine une menace majeure pour le Moyen-Orient, ce qui est positif pour les marchés, notamment les actions technologiques. Les investisseurs estiment que le pire est derrière eux et anticipent une reprise économique régionale.
Goldman Sachs évoque néanmoins un scénario où une perturbation pétrolière majeure pourrait ajouter une prime de risque géopolitique de 12 dollars par baril. Deux scénarios sont envisagés : une réduction limitée de l'offre iranienne (pétrole à 80 dollars) ou une perturbation régionale plus large (pétrole à 110 dollars).
Avant l'ouverture des marchés à New York, le S&P 500 affichait une hausse de 1,47 % depuis début janvier. Les contrats à terme sur le S&P 500 progressaient de 0,22 %, tandis que le VIX reculait de 6 %. En Europe, le Stoxx 600 et le FTSE 100 évoluaient sans grand changement. Le Bitcoin dépassait à nouveau 101 000 dollars après un creux à 98 000 dollars. Les marchés asiatiques étaient mitigés, avec des hausses en Chine et à Hong Kong, mais des baisses au Japon, en Corée du Sud et en Inde.