Pourquoi le détroit d'Ormuz reste un point névralgique de l'économie mondiale
Le détroit d'Ormuz, passage maritime stratégique du Golfe, voit transiter un cinquième du pétrole et du gaz naturel liquéfié (GNL) mondiaux, alimentant ainsi une part importante de l'économie globale. L'Iran en contrôle la partie nord. Alors que les prix du pétrole flambent après les attaques d'Israël et des États-Unis contre l'Iran, les investisseurs surveillent de près le sort de ce corridor maritime au Moyen-Orient.
Ce détroit est vital pour les exportateurs de gaz et de pétrole de la région, car c'est la seule voie maritime permettant d'exporter les importantes quantités d'hydrocarbures produits par les pays riches en pétrole du Golfe. Situé entre Oman et l'Iran, il relie le golfe Persique au golfe d'Oman et à la mer d'Arabie. Long de 167 km et large de seulement 39 km à son point le plus étroit, il accueille en moyenne 114 navires par jour selon le Centre conjoint d'information maritime.
Le détroit peut accueillir les plus gros pétroliers du monde et constitue l'un des points de passage les plus critiques pour la sécurité énergétique mondiale. Environ 20 millions de barils de pétrole y transitent quotidiennement, soit 20% de la consommation mondiale de liquides pétroliers. Une éventuelle fermeture du détroit par l'Iran aurait des conséquences dramatiques sur l'économie globale, selon le professeur Guido Cozzi de l'Université de St. Gallen.
Les approvisionnements en gaz naturel sont également menacés, le Qatar exportant chaque année 77 millions de tonnes de GNL via ce passage, représentant un cinquième de l'offre mondiale. Les routes alternatives étant limitées, une fermeture du détroit priverait les marchés de plus de 17 millions de barils par jour. Les analystes prévoient que les prix du pétrole pourraient dépasser les 100 dollars le baril dans ce scénario.
Le 22 juin, le parlement iranien a voté pour fermer le détroit suite aux attaques américaines contre des sites nucléaires iraniens, une décision sans précédent qui doit encore être approuvée. Bien que l'Iran ait plusieurs fois menacé de bloquer ce passage crucial, il ne l'a jamais fait, car cela nuirait considérablement à ses propres exportations vers des partenaires clés comme la Chine.
Les experts estiment qu'une fermeture prolongée serait difficile à maintenir, les stocks mondiaux étant actuellement suffisants avec 5,8 milliards de barils en réserve. D'autres scénarios incluent des attaques de missiles ou des mines marines qui perturberaient le trafic sans fermeture totale. Le brouillage des signaux GPS pourrait également compliquer la navigation dans la zone.