Greg Brockman, cofondateur d'OpenAI : Le 'vibe coding' gâche le plaisir de l'ingénierie logicielle
Greg Brockman, cofondateur et président d'OpenAI, a récemment partagé ses réflexions sur l'impact du 'vibe coding' – une méthode de programmation assistée par IA – lors d'un podcast de Stripe. Selon lui, cette tendance émergente prive les ingénieurs logiciels des aspects les plus gratifiants de leur métier.
Lors de l'émission 'Cheeky Pint' diffusée la semaine dernière, Brockman a expliqué que l'IA assume progressivement les tâches fastidieuses du codage. Cependant, elle s'approprie également des parties que les humains trouvaient autrefois plaisantes, ne laissant que le contrôle qualité et le déploiement – des aspects qu'il qualifie de 'pas du tout amusants'.
Le concept de 'vibe coding', popularisé par Andrej Karpathy (autre cofondateur d'OpenAI), connaît un essor fulgurant en 2024. Des outils comme Copilot de Microsoft, Cursor et Windsurf permettent désormais à des ingénieurs comme à des novices de développer des jeux, des sites web ou d'écrire du code quasi-instantanément.
Cette révolution technologique bouleverse déjà le paysage du recrutement. Gary Tan, PDG de Y Combinator, estime qu'une équipe de 10 'vibe codeurs' peut désormais accomplir le travail qui nécessitait autrefois 50 à 100 ingénieurs. Des entreprises comme Visa, Reddit et DoorDash exigent même cette compétence dans leurs offres d'emploi.
Pourtant, des voix critiques s'élèvent. Bob McGrew, ancien directeur de la recherche chez OpenAI, met en garde contre les risques techniques : un code mal compris devient une responsabilité plutôt qu'un atout. Thomas Dohmke, PDG de GitHub, craint quant à lui que le feedback en langage naturel ne ralentisse les développeurs expérimentés.
Malgré ces réserves, Brockman reste optimiste. Il envisage un futur où l'IA deviendra un 'collègue à part entière', capable de gérer des tâches déléguées de manière autonome – à condition que la technologie progresse dans les domaines où elle montre encore des limites.