Éléphants vs cancer : Leur secret génétique pourrait révolutionner nos traitements
Les éléphants, malgré leur taille imposante et leur longue espérance de vie, développent rarement des cancers. Une récente étude révèle que ces géants possèdent 20 copies d'un gène suppresseur de tumeurs, contre une seule chez l'humain. Ces découvertes, actualisées en mai 2025, pourraient ouvrir la voie à de nouvelles thérapies anticancéreuses pour notre espèce.
En vieillissant, les cellules d'un organisme se répliquent, augmentant le risque de mutations cancéreuses. Logiquement, plus l'animal est gros, plus il a de cellules, et donc plus le danger est grand. Pourtant, cette règle ne s'applique pas entre les espèces - un paradoxe connu sous le nom de « Paradoxe de Peto ».
Une étude début 2025 portant sur 260 espèces a confirmé que les grands animaux ont effectivement un risque légèrement accru. Mais elle a surtout mis en lumière les mécanismes évolutifs uniques développés par certaines espèces pour contrer le cancer. Les éléphants, avec seulement 5% de décès liés au cancer contre 25% chez l'homme, intriguent particulièrement les chercheurs.
La clé réside dans le gène p53, un suppresseur de tumeurs. Alors que les humains n'en possèdent qu'une copie, les éléphants en ont 20 versions différentes. Ces variantes produisent des protéines capables de contourner l'inactivation par le gène MDM2, qui normalement limite l'action de p53 chez l'homme.
« Cette diversité moléculaire offre des pistes excitantes pour comprendre comment p53 combat le cancer », explique Robin Fåhraeus, co-auteur de l'étude de 2022. Les multiples formes de protéines p53 chez l'éléphant permettent d'identifier des dizaines de nouvelles voies pour activer ce gène chez l'homme.
En 2023, une autre équipe a proposé une théorie surprenante : ces nombreuses copies de p53 auraient évolué pour protéger les spermatozoïdes des éléphants, dont les testicules restent internes. L'exposition à la chaleur corporelle endommage leur ADN, nécessitant ce système de protection renforcé. La résistance au cancer serait donc un bénéfice secondaire de cette adaptation.
Ces recherches, initialement publiées en 2022 et mises à jour en 2025, pourraient mener à des traitements révolutionnaires. En décryptant les secrets génétiques des éléphants, les scientifiques espèrent un jour offrir aux humains leur extraordinaire résistance au cancer.