À la recherche de Florence gay de Léonard de Vinci : Un voyage à travers l'art et l'histoire queer de la Renaissance
Florence, ville emblématique de la Renaissance, cache un passé queer riche mais souvent oublié. Cet article explore les traces de cette histoire à travers ses chefs-d'œuvre artistiques et ses archives historiques. Lors de ma première visite il y a dix ans, j'ai été immédiatement séduit par la ville, ce qui a inspiré mon roman historique Florenzer. Les œuvres de Michel-Ange, Donatello et Caravaggio, que j'admirais dans les manuels scolaires, m'ont révélé une beauté masculine ambiguë, une queerité intrinsèque à l'art florentin. Les archives de la ville confirment cette réalité : des milliers d'hommes, dont Léonard de Vinci et Botticelli, ont été accusés de sodomie au XVe siècle. Florence était alors un centre européen de culture et de sexualité queer, avec des lieux de rencontre allant des tavernes au Duomo lui-même. Aujourd'hui, peu de traces subsistent de ce passé. Le quartier de Baldracca, ancien quartier chaud, a été rasé pour construire les Offices. Les guides touristiques mentionnent rarement les accusations de sodomie contre les grands artistes ou les poèmes d'amour de Michel-Ange dédiés à un jeune noble. Francesco Calanca, fondateur de Queer Tuscany Tours, cherche à raviver cette mémoire à travers des visites mettant en lumière la "Queerstory" de Florence. Ses circuits incluent le musée du Bargello, où se trouvent des œuvres comme le David androgyne de Donatello, et l'emplacement de l'ancienne taverne Chiasso del Buco, considérée comme le premier bar gay de la Renaissance. Malgré ce riche passé, la scène queer contemporaine à Florence est en déclin. Les clubs légendaires comme le Tabasco ont fermé, et il ne reste que quelques établissements comme le Piccolo Caffè. L'afflux massif de touristes - plus de 13 millions par an - a contribué à cette disparition. Pourtant, comme le souligne Calanca, Florence mérite d'être redécouverte pour son héritage queer unique. En contemplant le David de Donatello, dont la sensualité masculine parle d'elle-même depuis cinq siècles, ou en sirotant un americano au Piccolo Caffè, on peut encore sentir les échos de cette Florence gay qui continue de vivre, discrètement, dans les interstices de la ville moderne.