La Voix de l'Amérique démantelée par Kari Lake, conseillère de Trump : 1400 postes supprimés
Kari Lake, conseillère principale de l'Agence américaine pour les médias mondiaux (USAGM), a annoncé des licenciements massifs affectant 85% des effectifs de la Voix de l'Amérique (VOA), soit 1 400 postes. Ces mesures, justifiées par une volonté de réduire une bureaucratie jugée inefficace, suscitent de vives critiques quant à leur impact sur la liberté de l'information.
Vendredi, 639 employés de l'USAGM, dont dépend la VOA, ont reçu leur préavis de licenciement. Cette agence fédérale gère également des réseaux internationaux comme Radio Free Europe/Radio Liberty et Radio Free Asia, financés par le Congrès. La majorité des suppressions de postes concerne la VOA, réseau historique diffusant des informations dans des pays sous régimes autoritaires depuis 1942.
Dans un communiqué, Kari Lake a qualifié ces mesures de «nettoyage nécessaire» pour éliminer un système «dysfonctionnel, partial et gaspilleur». Elle invoque un décret de mars 2024 signé par Donald Trump. Cependant, des employés licenciés dénoncent une atteinte à la démocratie, soulignant le rôle crucial de la VOA dans la lutte contre la propagande étrangère.
Malgré la récente réactivation partielle des services en persan pendant la crise israélo-iranienne, de nombreux rappelés ont aussi été licenciés. Trois employés poursuivant Kari Lake en justice avertissent : «C'est la fin de 83 ans de journalisme indépendant promouvant les idéaux américains.» Parmi eux, des cadres clés comme la chef du bureau de la VOA à la Maison Blanche.
Michael Abramowitz, directeur de la VOA (actuellement en congé administratif forcé), craint que ces coupes ne sapent la mission légale du réseau : fournir une information objective aux sociétés fermées. Plusieurs entités médiatiques affiliées ont engagé des procédures judiciaires contre l'administration Trump.
Kari Lake, qui comparait mercredi devant une commission parlementaire, reprend des accusations vieilles de 2020 sur des failles de sécurité favorisant l'espionnage. Anita Powell, correspondante chevronnée de la VOA licenciée vendredi, rejette ces allégations : «Je ne suis pas une traître. Nous servons notre pays avec passion.»