L'art du débat, ou comment ne pas s'y prendre : la leçon ratée du sénateur Ted Cruz
Diane Brady, directrice éditoriale exécutive de Fortune CEO Initiative et Fortune Live Media, analyse l'art de la persuasion à travers le prisme d'un débat controversé entre le sénateur Ted Cruz et Tucker Carlson sur le changement de régime en Iran. Dans son éditorial CEO Daily, elle puise dans son expérience de juge et participante aux débats universitaires pour décrypter les erreurs stratégiques commises.
Le véritable art du débat réside dans la capacité à persuader, pas à asséner des opinions. Brady rappelle qu'à l'époque où elle côtoyait des futurs leaders comme Boris Johnson ou Justin Trudeau lors de compétitions de débats parlementaires, l'essentiel était de construire un argumentaire logique et émotionnel en 15 minutes - une compétence cruciale pour tout dirigeant devant prendre position sur des sujets polarisants.
L'interview Cruz-Carlson illustre parfaitement ce qu'il ne faut pas faire : absence de préparation sur des données basiques (comme la population iranienne), recours à des références bibliques mal maîtrisées, et rhétorique agressive sans fondement factuel. Un cocktail qui, selon Brady, discrédite toute position sur des sujets géopolitiques sérieux.
Dans l'actualité économique : la Maison Blanche accorde un sursis de deux semaines à l'Iran avant une éventuelle frappe, tandis que Goldman Sachs alerte sur l'impact budgétaire du "Big Beautiful Bill" de Trump. Le président a par ailleurs critiqué Jerome Powell, qualifiant le président de la Fed de "honte américaine" pour son refus de baisser les taux.
En Asie, les entreprises s'adaptent aux nouvelles générations : Simon Tate de Workday plaide pour donner plus de responsabilités aux jeunes talents afin de relancer la productivité. Dans le luxe, Bain & Co note un recul de 3% au premier trimestre, soulignant le défi d'allier exclusivité et exposition sur les réseaux sociaux.
Sur les marchés : stabilité malgré les tensions géopolitiques. Bitcoin franchit les 106 000$, pendant qu'UBS estime que le conflit iranien n'aura d'impact économique majeur qu'en cas de perturbation pétrolière. En Espagne, l'incident récent du réseau électrique s'avère lié à des défaillances gazières, non aux énergies renouvelables.