‘Marche vers le précipice’ : Les développeurs de Microsoft Build s’interrogent sur leur avenir face à l’IA
Des milliers de développeurs et ingénieurs se sont rassemblés cette semaine à Seattle pour Microsoft Build, la conférence annuelle dédiée aux développeurs. L’entreprise y a présenté une série de nouveautés axées sur le codage assisté par IA et la création d’agents automatisés, suscitant des interrogations sur l’avenir même des professionnels du secteur.
Pendant les keynotes, les dirigeants de Microsoft n’ont pas abordé une question pourtant omniprésente dans les couloirs : dans quelle mesure ces outils conçus pour les développeurs finiront par les remplacer ? « Y aura-t-il encore un Build en 2035, ou les développeurs auront-ils disparu ? », s’interroge un vice-président en ingénierie logicielle présent sur place, ironisant sur une future assistance 100 % automatisée.
Microsoft, quant à lui, mise sur l’adoption massive de ces technologies par les entreprises pour rentabiliser ses investissements colossaux en IA, dont 80 milliards de dollars cette année uniquement pour les centres de données. Parmi les annonces phares : un nouvel agent GitHub Copilot, des fonctionnalités de délégation de tâches entre agents et un support élargi pour Model Connectivity Protocol.
L’objectif affiché est de libérer les ingénieurs des tâches répétitives pour booster leur créativité. Mais ces innovations risquent aussi de réduire drastiquement – voire supprimer – les postes junior traditionnellement dédiés à ce type de travail. Amanda Silver, vice-présidente de la division développeurs chez Microsoft, anticipe une redistribution des talents vers des startups plus légères et agiles.
Ce phénomène dépasse le cadre de Microsoft : toutes les géants de la tech développent des solutions similaires. « Les nouvelles ventures nécessiteront des équipes réduites pour un impact équivalent », prédit Silver, esquissant un paysage professionnel en mutation radicale où l’IA redéfinit les contours du métier de développeur.