Iran militairement affaibli : le risque grandissant de la guerre asymétrique et des cyberattaques
Les frappes aériennes israéliennes ont gravement affaibli les capacités militaires conventionnelles de l'Iran, notamment ses installations nucléaires et ses défenses aériennes. Cependant, Téhéran conserve des moyens de représailles asymétriques à travers ses réseaux de proxies, organisations criminelles et cybercapacités.
La doctrine de dissuasion avancée de l'Iran, formulée par le Guide suprême Ali Khamenei, prône des attaques préventives au-delà des frontières nationales. Cette stratégie remonte à la guerre Iran-Irak dans les années 1980, où Téhéran a créé des milices comme le Corps Badr.
Aujourd'hui, le Corps des Gardiens de la révolution islamique, notamment sa branche extraterritoriale (Force Qods), coordonne un vaste réseau d'acteurs non étatiques. Bien que récemment affaiblis, le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen restent des proxies clés. Les Houthis ont d'ailleurs lancé des missiles contre Israël le 13 juin 2024.
Les services de renseignement iraniens ont une longue histoire d'assassinats ciblés à l'étranger, comme le meurtre de l'ancien Premier ministre Shapour Bakhtiar en France en 1991. Plus récemment, des complots contre la journaliste Masih Alinejad à New York ont été déjoués.
Dans le cyberespace, l'Iran a intensifié ses activités depuis les récentes frappes israéliennes, avec une augmentation de 700% des activités malveillantes selon Radware. Téhéran utilise désormais l'IA pour produire de la propagande sophistiquée, comme de fausses images d'attaques sur Israël.
Alors que ses capacités conventionnelles s'éroderont, l'Iran pourrait recourir davantage à ces outils de guerre asymétrique. Cette dimension moins visible mais tout aussi dangereuse pourrait définir le prochain chapitre du conflit avec Israël et ses alliés.