Le marché du luxe enregistre son premier ralentissement en 15 ans : une baisse estimée entre 2% et 5%
Le marché mondial des biens de luxe personnel connaît son premier ralentissement en 15 ans, hors période pandémique, selon l'étude Bain & Altagamma présentée jeudi à Milan. En 2024, le secteur a enregistré une baisse de 1% de son chiffre d'affaires, à 364 milliards d'euros. Trois scénarios sont envisagés pour 2025 : un rebond (20% de probabilité), un glissement continu (60%) ou une chute de demande (20%).
Matteo Lunelli, président d'Altagamma, souligne cependant une croissance totale de 28% entre 2019 et 2024. Les marchés du Moyen-Orient, d'Amérique latine et d'Asie du Sud-Est montrent un dynamisme remarquable, avec 300 millions de nouveaux consommateurs potentiels attendus d'ici cinq ans.
Le premier trimestre 2024 a vu une baisse de 1 à 3% de la demande, impactée par les pressions macroéconomiques et la fatigue des prix. Claudia D'Arpizio de Bain & Co note une forte polarisation entre les performances des marques, certaines souffrant d'aliénation des consommateurs due aux hausses de prix (45-50% des répondants) et au manque de créativité (25-30%).
Les marques réagissent en diversifiant leurs catégories et en misant sur l'expérience client. Federica Levato, autre auteure de l'étude, met en garde contre les directeurs créatifs qui voudraient surpasser leur marque. Le secteur a perdu 50 millions de consommateurs, victime d'une "tempête parfaite" incluant la crise des grands magasins.
La Chine continentale et les États-Unis restent sous pression, tandis que l'Europe et le Japon ralentissent. Les Émirats arabes unis profitent d'un tourisme florissant, tandis que l'Amérique latine et l'Asie du Sud-Est affichent une croissance prometteuse. Les bijoux, lunettes et vêtements résistent bien, contrairement aux montres et articles en cuir.
L'étude recommande aux marques de se recentrer sur les fondamentaux : qualité, créativité et expérience client. Le nombre de particuliers fortunés a augmenté de 20%, offrant des opportunités malgré le contexte difficile.