Le Moniteur de Glucose en Continu : Une Obsession Douteuse pour les Non-Diabétiques
Les entreprises vendant des moniteurs de glucose en continu (CGM) affirment avoir découvert une particularité méconnue de la biologie humaine : des "déséquilibres glycémiques" chez des personnes en bonne santé. Ces capteurs, initialement conçus pour les diabétiques, sont désormais commercialisés auprès du grand public comme outil de surveillance métabolique. Pourtant, les experts restent sceptiques quant à leur utilité pour les non-diabétiques.
Les CGM, comme ceux vendus par Lingo, Levels et Nutrisense, promettent de révéler l'impact des aliments sur la glycémie. Bien que révolutionnaires pour les diabétiques, leur utilisation par des personnes en bonne santé soulève des questions. David Nathan, expert en diabète à Harvard, doute de leur bénéfice médical.
Le mouvement "Make America Healthy Again" (MAHA) promeut activement les CGM, avec des figures comme Robert F. Kennedy Jr. et Marty Makary vantant leurs mérites. Casey Means, co-fondatrice de Levels, les présente comme une solution à la "mauvaise énergie" métabolique. Cependant, cette rhétorique d'autonomie santé ignore souvent l'avis médical traditionnel.
Disponibles sans ordonnance depuis peu, les CGM ont gagné en popularité grâce à des influenceurs comme Joe Rogan et Andrew Huberman. Pourtant, leur précision est variable, et leur interprétation complexe. Kevin D. Hall souligne que la glycémie fluctue naturellement, rendant les données des CGM peu utiles sans contexte.
Pour les non-diabétiques, les CGM pourraient même induire des comportements contre-productifs, comme éviter des aliments sains mais glycémiants au profit de graisses saturées. Anne Peters rappelle qu'une alimentation équilibrée reste la meilleure stratégie, sans besoin de technologie coûteuse.
En l'absence d'études concluantes sur leur bénéfice pour les non-diabétiques, les experts recommandent des tests traditionnels comme l'A1c en cas de suspicion de diabète. Pendant ce temps, l'administration Trump réduit les financements pour la recherche sur le glucose, limitant ainsi les preuves scientifiques disponibles.