Jaguar clame le succès de son rebranding controversé – mais les chiffres racontent une autre histoire
Peu de rebrandings ont suscité autant de controverse ces dernières années que celui de Jaguar. Alors que de nombreuses marques misent sur l'esthétique patrimoniale, Jaguar a pris le contre-pied avec des couleurs vives et un nouveau logotype incurvé, qualifié de trop moderne voire trop 'woke'. Pourtant, Jaguar affirme que cette stratégie a porté ses fruits – du moins en partie.
Lors d'une présentation cette semaine, Jaguar a révélé que son rebranding avait augmenté de 24% le trafic Google provenant des foyers à haut revenu, et plus que doublé les visites sur son site web. La marque souligne également avoir attiré un public plus jeune, avec 20% d'augmentation chez les jeunes affirmant que 'Jaguar mérite qu'on paie plus cher'.
Mais derrière ces indicateurs positifs se cache une réalité moins glorieuse. DesignRush rapporte que Jaguar a non seulement revu à la baisse ses prévisions financières pour l'exercice en cours, mais n'a écoulé que 49 véhicules en avril, soit une chute de 97,5% sur un an. Plus révélateur encore : la marque envisagerait déjà de rompre avec Accenture Song, l'agence derrière ce rebranding, bien avant l'échéance du contrat en 2026.
La controverse a atteint un tel niveau que Jaguar a pris la rare initiative de publier un communiqué appelant à 'faire confiance et suspendre son jugement', selon la BBC. Une démarche inédite pour un constructeur premium, habituellement peu enclin à commenter ses échecs créatifs.
Si le rebranding a effectivement généré du buzz numérique, l'effondrement des ventes interroge sur sa réelle efficacité. Sans redressement rapide, Jaguar pourrait bien devoir revoir sa copie – au sens propre comme au figuré.