Après des pourparlers discrets à Londres, le silence entre les États-Unis et la Chine en dit long
Une semaine après le deuxième round de négociations commerciales de haut niveau entre Pékin et Washington, les analystes décryptent ce qui s'est passé avant, pendant et après. Avec des répercussions économiques mondiales en jeu, les acteurs concernés par les chaînes d'approvisionnement et la stabilité géopolitique ont observé de près les échanges entre les hauts responsables américains et chinois à Londres. Pourtant, peu d'informations ont filtré.
En l'absence de compte-rendu officiel des deux parties, les espoirs de clarté ont cédé la place à un brouillard de questions et de spéculations sur le déroulement des discussions. Qui a exercé une pression, et comment ? Que signifie cette impasse pour les deux géants économiques et pour un monde en quête de repères ?
Pour certains, ce silence reflète des tensions, un rééquilibrage des pouvoirs et la fragilité des échanges mondiaux, alimentant les incertitudes autour de cette relation économique cruciale. « Ces négociations pourraient marquer un tournant dans la guerre commerciale sino-américaine », estime Tao Dong, président et économiste en chef de Springs Capital (Hong Kong), dans une tribune publiée dimanche par le think tank New Economist.
Selon lui, la tactique ferme de la Chine sur les contrôles à l'exportation des terres rares – principal point des discussions à huis clos – a pu surprendre la délégation américaine, ajoutant une tension inédite à des pourparlers déjà fragiles. « Le rapport de force a évolué : la Chine n'est plus sur la défensive et négocie désormais en position de force. Les discussions ne portent plus seulement sur les tarifs douaniers, mais aussi sur les contrôles d'exportation, ce qui explique la présence des ministres du Commerce à la table des négociations », précise Tao Dong.