Climat et finance : les États-Unis s'attirent les foudres de la France et du Canada lors d'une réunion de régulateurs
Lors d'une réunion du Conseil de stabilité financière (FSB) le 11 juin à Madrid, des tensions ont éclaté entre les États-Unis et plusieurs pays, dont la France et le Canada, sur la question du changement climatique. Michael Kaplan, sous-secrétaire intérimaire du Trésor américain aux affaires internationales, a déclaré que le climat ne devait être une priorité que s'il représentait un risque immédiat pour la stabilité financière, provoquant une vive opposition. Des responsables français, néerlandais et canadiens ont exprimé leur désaccord, certains élevant même la voix, obligeant le président du FSB, Klaas Knot, à suspendre brièvement la réunion.
Les propos de Kaplan ont été perçus comme plus conflictuels que d'habitude lors de ce type de réunions. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a souligné les coûts économiques du changement climatique, tandis que Peter Routledge, surintendant des institutions financières canadiennes, a évoqué les menaces des incendies de forêt pour les grandes villes canadiennes. Les régulateurs du Royaume-Uni, d'Allemagne et du Japon ont également exprimé leur désaccord avec la position américaine.
Cette réunion marque la dernière tentative des États-Unis pour freiner les efforts internationaux visant à préparer le secteur financier aux conséquences du changement climatique. Les pertes assurées dues aux catastrophes naturelles devraient atteindre 145 milliards de dollars en 2025, selon les estimations. Le FSB, créé après la crise des subprimes de 2008, compte des représentants de plus de 20 pays et entités multinationales comme le FMI et la BCE.
Kaplan a également tenté de minimiser les références aux risques climatiques dans le communiqué de presse publié après la réunion. Le FSB a finalement indiqué que ses membres continueraient d'évaluer comment l'analyse des risques physiques et des lacunes en matière d'assurance pourrait contribuer à une meilleure compréhension des risques pour la stabilité financière.