Les jeunes diplômés peinent à trouver un emploi, impactant démesurément le taux de chômage américain
Les jeunes diplômés américains rencontrent des difficultés croissantes à trouver un emploi, au point d'avoir un impact disproportionné sur le taux de chômage national. Selon les dernières données, le taux de chômage des titulaires d'une licence a atteint 6,1% en mai, contre 4,2% pour l'ensemble de la population active. Cette situation relance le débat sur la valeur des diplômes universitaires face aux compétences professionnelles directement exploitables. Des PDG influents comme Jamie Dimon (JPMorgan Chase), Ted Decker (Home Depot) et John Furner (Walmart) plaident pour une réforme du système éducatif qui privilégierait l'employabilité. Les données de la Réserve fédérale de Saint-Louis (FRED) révèlent une aggravation de la situation : le chômage atteint 7,2% pour les diplômés de master et 9,4% pour ceux ayant suivi des études supérieures sans obtenir de diplôme. Le Wall Street Journal estime même ce taux à 6,6% sur les 12 derniers mois, un niveau record hors période pandémique. Face à ce marché du travail tendu, les jeunes diplômés adoptent des stratégies de repli : soit ils conservent coûte que coûte leur premier emploi, souvent sous-qualifié, soit ils peinent à entrer sur le marché. Les experts d'Oxford Economics notent que 50% des diplômés occupent des postes ne nécessitant pas théoriquement d'études supérieures. Cette crise des jeunes diplômés, qui ne représentent pourtant que 5% de la main-d'œuvre, pèse significativement sur les statistiques nationales du chômage. Plusieurs voix s'élèvent pour promouvoir des alternatives à l'université. Jamie Dimon souligne que de nombreux métiers (soudeur, codeur, conseiller bancaire) offrent des salaires comparables sans nécessiter de diplôme coûteux. Il plaide pour une évaluation des établissements sur leur taux d'insertion professionnelle plutôt que sur leur taux de diplomation. Une tribune commune des PDG de Home Depot et Walmart dans le Wall Street Journal va dans le même sens, rappelant que le rêve américain peut emprunter divers chemins, universitaires ou non. Face à ces constats, la question de la réforme du système éducatif et de l'orientation professionnelle des jeunes se pose avec acuité.