Une étude révèle : même le cyberharcèlement 'subtile' provoque des symptômes de TSPT chez les adolescents
Une nouvelle étude menée par l'Université Atlantique de Floride (FAU) en collaboration avec l'Université du Wisconsin-Eau Claire révèle que toutes les formes de cyberharcèlement, même les plus subtiles, peuvent entraîner des symptômes de trouble de stress post-traumatique (TSPT) chez les adolescents. L'étude, basée sur un échantillon national de plus de 2 600 élèves américains âgés de 13 à 17 ans, montre que 87 % des adolescents ont subi au moins une des 18 formes de cyberharcèlement identifiées.
Les chercheurs ont examiné divers comportements, allant de l'exclusion des discussions de groupe en ligne à l'usurpation d'identité via de faux comptes sur les réseaux sociaux. Le Dr Sameer Hinduja, auteur principal de l'étude, souligne qu'aucun type de cyberharcèlement n'est plus nocif qu'un autre. Tous présentent un risque similaire de traumatisme, remettant en question l'idée que certaines formes seraient moins graves.
Tessa Stuckey, fondatrice de Project LookUp, explique que l'adolescence est une période cruciale pour l'acceptation par les pairs. Le rejet en ligne est perçu par le cerveau comme une douleur physique, affectant profondément l'estime de soi et l'identité des jeunes. Le Dr Anamara Ritt-Olson de l'UC Irvine confirme ces résultats, soulignant que l'exclusion, qu'elle soit en ligne ou hors ligne, est toujours douloureuse et compromet les besoins développementaux des adolescents.
L'étude montre également une corrélation entre la fréquence du cyberharcèlement et l'intensité des symptômes traumatiques. Les formes indirectes, comme les rumeurs ou les commentaires méchants, sont les plus courantes. Les experts observent des réactions traumatiques chez les victimes, notamment une hypervigilance, un retrait social ou une anxiété intense.
Face à l'augmentation du cyberharcèlement, les spécialistes recommandent aux parents d'être attentifs aux changements de comportement de leurs enfants. Les signaux d'alerte incluent une utilisation obsessionnelle ou une avoidance du téléphone, une irritabilité accrue, ou un désintérêt soudain pour l'école ou les activités sociales.
Pour prévenir et gérer le cyberharcèlement, les experts conseillent d'engager des conversations ouvertes avec les adolescents sur leur vie numérique. Il est crucial de valider leurs émotions, de documenter les incidents et de chercher un soutien professionnel si nécessaire. Les parents doivent également surveiller l'activité en ligne de leurs enfants et rester informés sur les dernières tendances numériques.
Le Dr Don Grant de Newport Healthcare insiste sur l'importance d'éduquer les jeunes sur les risques du cyberharcèlement et de les encourager à pratiquer des activités qui renforcent leur confiance en soi. Il recommande également d'établir des règles claires sur le comportement en ligne et de maintenir un dialogue constant et bienveillant.
Enfin, les experts rappellent que le soutien émotionnel est la première étape vers la guérison. Ils encouragent les parents à créer un environnement sûr où les adolescents se sentent écoutés et valorisés, tant en ligne que hors ligne.