Immigration : Aucun changement en vue pour les travailleurs agricoles et hôteliers malgré les promesses de Trump
WASHINGTON (Reuters) – Aucune modification politique n'est en cours pour exempter les travailleurs agricoles, hôteliers et autres employés du secteur des loisirs de la répression migratoire de Donald Trump, a rapporté le Washington Post vendredi. Cette information survient un jour après que le président américain a promis de signer un décret en leur faveur.
Les déclarations de Trump jeudi visaient à apaiser les dirigeants industriels, mais aucun changement n'est prévu concernant les expulsions en cours, selon le rapport citant trois sources proches des politiques migratoires de l'administration. La Maison Blanche n'a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires, alors que des manifestations dénoncent les rafles migratoires de Trump.
Tom Homan, responsable des frontières pour Trump, a indiqué au Washington Post qu'aucune discussion n'avait eu lieu avec le président concernant des modifications pour ces travailleurs, et qu'il n'était impliqué dans aucun plan politique les concernant. Les secteurs agricole et hôtelier dépendent largement de la main-d'œuvre migrante, et les agriculteurs ont été de fervents soutiens à la candidature de Trump en 2024.
Alors que Trump tient sa promesse de campagne d'expulser les immigrants en situation irrégulière, des manifestants et même certains de ses partisans s'interrogent sur la ciblisation de personnes non condamnées, y compris sur leurs lieux de travail. Jeudi, Trump a reconnu l'impact de ses politiques migratoires sur certains secteurs et promis un décret "bientôt", sans fournir de détails.
"Nos agriculteurs souffrent énormément et nous devons agir... Nous publierons un décret très bientôt", a-t-il déclaré à la Maison Blanche, évoquant aussi le secteur hôtelier, incluant la Trump Organization, gérée par ses fils. Sur les réseaux sociaux, il a écrit que ces secteurs perdaient des travailleurs expérimentés, difficiles à remplacer, concluant par "Des changements arrivent!"
Les groupes agricoles américains, qui redoutent les perturbations de la chaîne d'approvisionnement, ont accueilli favorablement ces déclarations. Les grands groupes hôteliers et casinos n'ont pas répondu aux sollicitations de Reuters. Trump n'a pas précisé les mesures envisagées ni leur calendrier.
Le secrétaire à l'Agriculture Brooke Rollins a indiqué à CNBC que Trump examinait toutes les options, mais que le Congrès devrait aussi légiférer, mentionnant le programme de visas H-2A pour le travail temporaire. Une rafle dans un abattoir du Nebraska a perturbé la production, suscitant des inquiétudes sur l'impact de ces opérations.
Des sénateurs démocrates et les United Farm Workers ont demandé l'arrêt des expulsions ciblant les travailleurs agricoles après des rafles médiatisées en Californie. En avril, Trump avait suggéré que les agriculteurs puissent demander à garder certains travailleurs si ceux-ci régularisaient leur statut.