L'EPA de Trump fait involontairement la démonstration contre son propre projet de loi énergétique
Lors de sa campagne électorale l'année dernière, Donald Trump a fréquemment critiqué l'administration Biden pour ses réglementations visant ce qu'il a appelé le "charbon propre et beau". En avril, il a signé des décrets visant à annuler les réglementations qui "discriminent" contre le charbon. Les centrales au charbon produisent une part significative mais décroissante de l'électricité américaine — environ 16 % en 2023 — et sont de loin les plus polluantes et contribuent le plus au réchauffement climatique par kilowatt-heure. Mercredi, l'administrateur de l'EPA, Lee Zeldin, a annoncé l'abrogation de deux règles établies sous l'administration Biden, limitant les émissions de carbone et de mercure des centrales électriques. Les nouvelles propositions de l'administration Trump élimineront toutes les limites sur les gaz à effet de serre et reviendront à une norme moins stricte sur le mercure datant de 2012. Zeldin a qualifié ces règles de "coûteuses, déraisonnables et contraignantes", visant à faire disparaître des industries comme le charbon. Il a également affirmé que ces changements stimuleraient la production d'électricité et feraient des États-Unis "la capitale mondiale de l'IA". Cependant, ces arguments sont contredits par les analystes, qui estiment que le projet de loi "One Big Beautiful Bill Act" ralentira le développement des nouvelles sources d'électricité et augmentera les coûts énergétiques pour les ménages. Ce projet de loi abroge l'Inflation Reduction Act, qui a engendré 800 milliards de dollars d'investissements dans les énergies propres. Les républicains espèrent compenser ces pertes par les combustibles fossiles, mais les analystes jugent cela improbable en raison des coûts élevés du charbon et des goulots d'étranglement pour le gaz naturel. Les prix de l'électricité continueront donc probablement à augmenter, ce qui pourrait nuire à la compétitivité des entreprises technologiques américaines face à la Chine. Les experts soulignent que le secteur énergétique américain représente 25 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, ce qui rend l'argument de l'EPA selon lequel il ne contribue que faiblement à la pollution mondiale trompeur. Les entreprises technologiques, confrontées à une pénurie d'électricité abordable, se tournent de plus en plus vers les énergies renouvelables et le nucléaire. Un groupe commercial a demandé au Sénat de rétablir certaines dispositions de l'Inflation Reduction Act pour garantir une énergie abordable et fiable, essentielle au leadership américain en IA. Les analystes avertissent que l'administration Trump, en favorisant les énergies fossiles non compétitives, risque de compromettre cet avantage concurrentiel face à la Chine.