"Le secret de 10 000 milliards de dollars" : Les électeurs à faible revenu en ont enfin assez des Républicains
L'ancien dirigeant de la Banque mondiale, Robert P. Beschel, révèle dans The Atlantic que les Républicains préfèrent "se concentrer sur les dépenses lorsqu'ils n'en sont pas responsables", masquant ainsi le fait que les États-Unis se ruinent par des décennies de réductions d'impôts. Mais les électeurs commencent à percer ce stratagème. Beschel souligne que les États-Unis collectent beaucoup moins d'impôts en proportion du PIB que les pays comparables, se classant 32e sur 38 nations. En 2000, sous Clinton, le pays affichait un excédent de 128 milliards de dollars, mais les réductions d'impôts successives des Républicains ont creusé un déficit structurel aux conséquences potentiellement désastreuses. Les électeurs républicains, de plus en plus populistes et issus de la classe ouvrière, sont moins favorables aux baisses d'impôts profitant surtout aux plus riches. Un sondage Pew montre que 43 % des Républicains soutiennent une hausse des impôts pour les ménages gagnant plus de 400 000 dollars. Des fissures apparaissent même dans l'orthodoxie anti-impôts du GOP, avec des figures comme Steve Bannon, J.D. Vance et Russell Vought favorables à des hausses pour les plus riches. Pourtant, le parti refuse toujours d'envisager des augmentations de revenus, s'enfermant dans une impasse fiscale. Pour équilibrer le budget, il faudrait réduire les dépenses fédérales de 27 %, une mesure irréaliste si l'on exclut les programmes sociaux et la défense. Des Républicains comme Rand Paul veulent s'attaquer à ces programmes, mais d'autres craignent le risque politique face à une base électorale qui en dépend. L'intransigeance du GOP pourrait coûter cher, alors que les paiements d'intérêts de la dette dépassent désormais les dépenses militaires et menacent la stabilité du dollar. Comme le résume Beschel, le "secret de 10 000 milliards" des Républicains est leur préférence pour des déficits massifs plutôt que des hausses d'impôts – un luxe que les États-Unis ne peuvent plus se permettre.