La Géorgie se mobilise pour protéger les enfants sur les réseaux sociaux : une loi ambitieuse mais insuffisante
Le 1er juillet 2025, la Géorgie mettra en œuvre la loi SB 351, visant à protéger les enfants des dangers des réseaux sociaux. Signée par le gouverneur Brian Kemp en avril, cette législation impose aux plateformes sociales de fournir des informations aux parents et exige une vérification d'âge pour les contenus inappropriés.
Daniel B. Gallagher, père de cinq enfants, témoigne de l'urgence de cette mesure. Il raconte comment son fils de 8 ans et sa fille de 4 ans ont été filmés à leur insu par un adolescent du quartier, qui diffusait en direct leur détresse pour amuser sa communauté en ligne.
La loi SB 351 oblige les écoles locales, avec l'aide du procureur général et du ministère de l'Éducation, à adopter des politiques strictes sur les réseaux sociaux. Elle cible particulièrement les sites contenant des matériaux "préjudiciables aux mineurs", désormais contraints d'utiliser des systèmes de vérification d'âge comme la présentation d'une pièce d'identité.
Cependant, l'industrie du divertissement pour adultes, représentée par la Free Speech Coalition, s'oppose fermement à cette loi. L'organisation mène déjà des batailles juridiques similaires dans d'autres États, défendant ce qu'elle considère comme une atteinte à la liberté d'expression.
L'efficacité des systèmes de vérification d'âge reste douteuse. Certains fournisseurs de contenus pour adultes, comme PornHub, préfèrent se retirer complètement des marchés où ces lois s'appliquent, comme ce fut le cas en France.
Malgré ces limitations, la SB 351 représente un pas important. Les conseils scolaires locaux disposent désormais d'un cadre légal pour protéger les élèves, définissant comme nuisible tout contenu qui "éveille un intérêt excessif pour les questions sexuelles".
Gallagher souligne que la solution ne viendra pas seulement des lois. Les parents doivent jouer un rôle actif en surveillant l'usage du numérique à la maison. Lui et sa femme ont dû expliquer prématurément à leurs enfants les dangers du cyberharcèlement.
En conclusion, bien que la SB 351 soit une avancée notable, elle ne résoudra pas à elle seule les problèmes complexes posés par internet. La protection des enfants nécessite une collaboration entre législateurs, écoles et familles.