Greta Thunberg expulsée d'Israël après son arrestation à bord d'un navire humanitaire en route pour Gaza
La militante suédoise pour le climat et les droits humains Greta Thunberg a quitté Israël mardi à destination de la France après avoir été détenue par les forces israéliennes avec d'autres activistes à bord d'un navire humanitaire en route pour Gaza. Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé son départ sur le réseau social X, accompagné de photos de la jeune militante dans un avion. Âgée de 22 ans, Thunberg est une figure emblématique de la lutte climatique connue pour éviter les voyages en avion, ayant notamment traversé l'Atlantique en voilier en 2019 pour assister à un sommet climatique à New York.
Selon la Coalition Flottille de la Liberté (FFC), organisatrice du navire Madleen, quatre des douze activistes à bord ont quitté Israël mardi : Thunberg, deux citoyens français et un espagnol. Rima Hassan, députée européenne française, reste en détention avec sept autres activistes originaires de Turquie, des Pays-Bas, de France, du Brésil et d'Allemagne. Une porte-parole du Parlement européen a indiqué que des négociations étaient en cours pour assurer leur sécurité.
L'ONG israélienne Adalah, représentant certains des détenus, a précisé qu'ils étaient incarcérés à la prison de Givon, dans le centre d'Israël. Le ministre français des Affaires étrangères a annoncé que cinq ressortissants français refusant de partir volontairement seraient expulsés. Les autorités israéliennes ont affirmé que toute personne refusant de signer des documents d'expulsion serait traduite devant la justice.
Intercepté lundi matin par l'armée israélienne, le Madleen a accosté au port d'Ashdod en soirée. La FFC accuse Israël d'avoir "attaqué" et "arraisonné illégalement" le navire qui tentait de livrer de l'aide à Gaza, où plus de 600 jours de guerre et un blocus israélien de 11 semaines ont plongé 2,1 millions de personnes dans une crise alimentaire aiguë. Amnesty International a condamné cette interception, la qualifiant de violation du droit international.
Israël justifie son blocus maritime de Gaza par des impératifs de sécurité, qualifiant le Madleen de "yacht à selfies" transportant des "célébrités". Depuis le 2 mars, Israël impose un blocus humanitaire total à Gaza, réduisant considérablement l'aide alimentaire et médicale. Malgré une légère reprise des livraisons fin mai sous pression internationale, les organisations humanitaires alertent sur une catastrophe humanitaire grandissante et un risque imminent de famine généralisée.
Un rapport soutenu par l'ONU fin avril révélait qu'une personne sur cinq à Gaza était au bord de la famine. Par ailleurs, des dizaines de Palestiniens ont été tués récemment en tentant d'accéder à l'aide distribuée par une nouvelle fondation américaine, le GHF, censée remplacer le système de distribution de l'ONU - qualifié de "piège mortel" par les Nations unies pour les civils désespérés.