Ces États américains ont les taux de démence les plus élevés : une étude révèle des disparités régionales inquiétantes
Votre code postal pourrait influencer la santé de votre cerveau en vieillissant. Une nouvelle étude publiée ce lundi dans JAMA Neurology révèle que les risques de diagnostic de démence varient considérablement selon les régions des États-Unis. Dirigée par des scientifiques de l'Université de Californie à San Francisco, cette recherche s'appuie sur l'analyse des dossiers médicaux de vétérans, montrant des taux de démence nettement plus élevés dans le Sud-Est, le Nord-Ouest et d'autres zones, même après ajustement pour des facteurs comme le revenu.
La démence représente un enjeu croissant de santé publique, touchant particulièrement les personnes âgées. Plus de 6 millions d'Américains en sont actuellement atteints, et une étude gouvernementale de février dernier estime que 42 % des plus de 55 ans développeront cette condition au cours de leur vie. Kristine Yaffe, neurologue et auteure principale de l'étude, souligne le manque de recherches sur les variations géographiques du risque de démence à l'échelle nationale.
L'équipe a exploité une base de données unique : les dossiers anonymisés du système de santé des vétérans (VA), le plus grand réseau intégré des États-Unis. « Les données uniformes du VA permettent une analyse précise à l'échelle nationale », explique Yaffe. L'étude a suivi 1,2 million de vétérans de plus de 65 ans sans antécédents de démence sur une période moyenne de 12 ans.
Après ajustement pour l'âge, les taux les plus bas ont été observés dans la région Mid-Atlantic (Pennsylvanie, Maryland, Virginie). En comparaison, les risques étaient 25 % plus élevés dans le Sud-Est (Kentucky, Tennessee, Alabama), 23 % dans le Nord-Ouest (Idaho, Oregon, Washington) et les Rocheuses (Colorado, Montana, Dakota), 18 % dans le Sud (Texas, Nouveau-Mexique, Louisiane), 13 % dans le Sud-Ouest (Californie, Nevada, Arizona) et 7 % dans le Nord-Est (New York).
« Ces écarts sont considérables, surtout pour une population bénéficiant du même système de soins », note Yaffe. Les chercheurs ont testé l'influence de facteurs comme le niveau d'éducation, la ruralité ou les comorbidités, mais les disparités régionales persistaient. Cela suggère l'existence d'autres déterminants moins visibles, comme la qualité de l'éducation ou les conditions sociales, qui pourraient expliquer ces variations.
L'étude ouvre de nouvelles pistes de recherche pour mieux comprendre et prévenir la démence. Les prochaines investigations de l'équipe pourraient révéler des stratégies inédites pour réduire les risques à l'échelle des communautés.