Trump accusé de violer une ordonnance judiciaire en expédiant des immigrants asiatiques au Soudan du Sud en pleine guerre
L'administration Trump aurait violé une injonction judiciaire en déportant deux ressortissants asiatiques vers le Soudan du Sud, un pays en proie à une guerre civile, selon un rapport de Politico. Cette décision intervient quelques jours après qu'une cour d'appel ait confirmé l'interdiction d'expulser des non-citoyens vers des "pays tiers" sans procédure régulière.
Les deux hommes, originaires du Myanmar et du Vietnam, étaient détenus dans un centre de rétention américain avant leur expulsion vers le Soudan du Sud, a révélé leurs avocats. Ils ont reçu une notification du plan d'expulsion le lundi soir et se trouvaient déjà à bord d'un avion avec dix autres déportés le mardi matin.
Ce cas rappelle un précédent récent où l'administration Trump envisageait d'utiliser un avion militaire pour expulser des immigrants vers la Libye. Le juge Brian Murphy avait alors clairement indiqué que cette action constituerait une violation de son ordonnance judiciaire.
Des organisations de défense des droits humains avaient mis en garde contre les risques encourus par des immigrants laotiens, vietnamiens et philippins détenus au Texas, qui risquaient d'être envoyés en Libye, un pays tristement connu pour ses violations des droits de l'homme envers les migrants.
Selon Politico, l'un des déportés, un ressortissant birman identifié comme N.M. dans les documents judiciaires, devait initialement être envoyé en Libye avant que le plan ne soit abandonné sous la pression médiatique et juridique. Son avocat a souligné que la notification d'expulsion vers le Soudan du Sud lui avait été remise uniquement en anglais, violant ainsi l'ordonnance du juge Murphy compte tenu des faibles compétences linguistiques de son client.
Le Département d'État américain a émis un avis de niveau 4 conseillant aux citoyens américains d'éviter tout voyage au Soudan du Sud. Le pays est en proie à une guerre civile depuis 2013, avec des conflits persistants entre divers groupes politiques et ethniques. L'avis met également en garde contre les crimes violents omniprésents, y compris les viols, agressions sexuelles et enlèvements dont sont souvent victimes les étrangers.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de tensions entre l'administration Trump et le pouvoir judiciaire concernant le traitement des immigrants. Plusieurs autres affaires récentes ont mis en lumière les méthodes controversées du gouvernement en matière d'immigration, notamment des menaces d'enquête contre des personnalités publiques et des affrontements avec des élus démocrates.
L'actualité politique américaine reste marquée par ces tensions, alors que le pays s'apprête à entrer dans une nouvelle phase de campagne électorale. Les questions migratoires et le respect des droits fondamentaux continuent de diviser profondément l'opinion publique et la classe politique.