L'avenir du codage : Les startups d'IA défient l'emprise des géants technologiques
Deux ans après le lancement de ChatGPT qui a marqué le début de la révolution de l'IA générative, un domaine se distingue par sa rentabilité : l'écriture de code. Une vague de startups spécialisées dans l'IA s'efforce de transformer le développement logiciel en automatisant les tâches fastidieuses de programmation, attirant des milliards d'investissements. Un récent rapport de Reuters met en lumière cette transformation, qualifiée de révolution.
Parmi les exemples cités, Cursor, une entreprise basée à San Francisco, a levé 900 millions de dollars avec une valorisation record de 10 milliards. Son outil peut suggérer, compléter et même écrire des blocs de code entiers de manière autonome. Bien que la société, âgée de seulement 18 mois, affiche un chiffre d'affaires récurrent annuel de 100 millions de dollars, elle dépenserait plus qu'elle ne gagne.
Un autre acteur en pleine ascension est Windsurf, à l'origine de l'outil de codage Codeium. Ce dernier transforme l'anglais simple en code, une approche désormais appelée « vibe coding ». Lancé fin 2024, Windsurf génère déjà 50 millions de dollars de revenus annualisés et serait en négociation pour être racheté par OpenAI pour 3 milliards de dollars.
Cette tendance reflète un changement profond dans la manière dont le logiciel est conçu. Microsoft révèle que 20 à 30 % de son code est généré par l'IA, des chiffres similaires à ceux rapportés par Google et Amazon. Parallèlement, les emplois juniors en programmation reculent : selon SignalFire, les embauches de profils tech avec moins d'un an d'expérience ont chuté de 24 % en 2024.
Les géants technologiques ne se contentent pas d'utiliser l'IA, ils rivalisent directement. GitHub Copilot de Microsoft compte plus de 15 millions d'utilisateurs et a généré plus de 500 millions de dollars de revenus l'an dernier. En mai, Google, OpenAI, Microsoft et Anthropic ont tous annoncé de nouveaux outils de génération de code.
La plupart des startups de codage IA s'appuient sur des modèles développés par ces mêmes entreprises, comme Claude d'Anthropic ou GPT-4 d'OpenAI. Chaque requête utilisateur engendre un coût. Pour éviter la dépendance, certaines startups construisent leurs propres modèles, bien que leur formation puisse coûter des dizaines de millions. Cursor et Windsurf tentent l'aventure, tandis que Replit a déjà jeté l'éponge.
« Il ne s'agit pas seulement d'avoir la meilleure technologie, mais aussi de savoir la vendre rapidement », explique Scott Raney de Redpoint Ventures. La course est lancée, et le temps presse.