Euro NCAP rétrograde la note de sécurité de Tesla en raison de la désignation trompeuse de son 'Autopilot'
Tesla aime faire des déclarations qui, pour le moins, exagèrent la réalité. Il n'est donc pas surprenant que la désignation de son système d'aide à la conduite soit, disons, quelque peu imaginative. Cela ne plaît pas à l'European New Car Assessment Programme (Euro NCAP), un organisme indépendant d'évaluation de la sécurité, qui estime que Tesla rend les routes moins sûres. Dans son récent rapport sur les systèmes de conduite assistée, Euro NCAP n'a attribué qu'une note de sécurité "Modérée" à la Tesla Model S, la plaçant au même niveau que la Volvo EX30. L'agence reconnaît que la Tesla est plutôt efficace pour éviter automatiquement les collisions, ce qui n'en fait pas un désastre total. Le problème réside principalement dans le nom que le constructeur américain a donné à cette fonctionnalité : Autopilot. Selon Euro NCAP, ce terme pourrait amener les conducteurs à surestimer les capacités du système, leur faisant croire qu'ils peuvent lâcher le volant et quitter la route des yeux. En langage bureaucratique européen, ce nom est "inapproprié".
L'Autopilot reste un problème récurrent pour Tesla. Lorsqu'il est activé, ce système place simplement la voiture en régulateur de vitesse automatique avec assistance de maintien de voie. Rien de plus : pas de changement de voie, pas de navigation, rien d'autre. En théorie, la voiture est censée s'assurer que le conducteur garde les mains sur le volant, mais la Model S a échoué de manière spectaculaire dans cette tâche par le passé. À l'inverse, le système d'autopilote d'un avion, dont Tesla s'est inspiré pour le nom, prend en charge la plupart des fonctions de vol entre le décollage et l'atterrissage.
Une confiance excessive dans l'Autopilot peut en réalité provoquer des accidents, certains mortels. Un conducteur a percuté une voiture de police alors qu'il regardait un film (conseil pratique : ne percutez pas une voiture de police en regardant un film). En 2024, la National Highway Traffic Safety Administration a établi que l'Autopilot était impliqué dans plus de 200 accidents et 29 décès aux États-Unis. Ce niveau de dangerosité a poussé le secrétaire aux Transports Pete Buttigieg à mettre en garde contre le nom trompeur de cette fonctionnalité. L'Allemagne a même obligé Tesla à changer le nom (pour Autodrive, ce qui n'est guère mieux). Euro NCAP, excédé par l'Autopilot depuis des années, exprime désormais clairement son mécontentement. Bien que l'agence juge les fonctionnalités de sécurité de l'Autopilot plutôt bonnes, il s'agit surtout d'une question d'attentes des conducteurs. Un nom peut-il causer tant de dégâts ? Apparemment, oui.