Silicon Valley face à un dilemme : choisir entre Musk et Trump dans une rupture fracassante
Les investisseurs et dirigeants de la Silicon Valley qui soutenaient ouvertement à la fois le président américain Donald Trump et Elon Musk pourraient désormais être contraints de choisir leur camp. Cette situation survient alors que l'homme le plus riche du monde et le président des États-Unis traversent une rupture publique tumultueuse. Leur relation très médiatisée a explosé cette semaine lorsque Musk a utilisé sa plateforme X pour dénoncer le projet de loi phare de Trump, le "One Big Beautiful Bill Act". Selon les experts, ce texte réduirait les impôts, diminuerait les prestations de santé pour les plus pauvres, augmenterait massivement le financement de la politique d'immigration et alourdirait la dette fédérale de plusieurs billions de dollars. Musk a qualifié ce projet de "monstruosité dégoûtante" et accusé le Congrès de "mettre l'Amérique en faillite". Trump a réagi en menaçant d'annuler les contrats fédéraux des entreprises de Musk. Lors d'une conférence de presse, il a suggéré que la colère de Musk s'expliquait par la suppression des subventions aux véhicules électriques bénéficiant à Tesla. Leur alliance symbolisait une nouvelle ère à Washington, où les figures de proue de la Silicon Valley utilisaient leurs plateformes pour soutenir un candidat qu'ils jugeaient favorable aux affaires. Cette querelle met en difficulté les proches collaborateurs de Musk dans le milieu technologique, comme David Sacks, Marc Andreessen et d'autres investisseurs, qui doivent désormais choisir entre soutenir le PDG de Tesla ou rester fidèles au président. Certains tentent de naviguer entre les deux positions, comme Shaun Maguire de Sequoia Capital, qui a tweeté son admiration pour Musk tout en maintenant son soutien à Trump. D'autres, comme Brad Gerstner d'Altimeter Capital, ont exprimé des réserves sur la politique budgétaire tout en restant fans de Musk. Sur les réseaux sociaux, Musk a lancé l'idée de créer un nouveau parti politique représentant "les 80% du milieu", une proposition soutenue par des personnalités comme Garry Tan de Y Combinator et Aaron Levie de Box. Pendant ce temps, certains soutiens de Trump dans la tech, comme Chamath Palihapitiya et David Sacks, sont restés discrets ou ont détourné l'attention vers d'autres sujets. D'après Adam Kovacevich de la Chambre du Progrès, cette querelle ne reflète pas les préoccupations majeures des dirigeants technologiques, plus inquiets des questions tarifaires. Un ancien responsable démocrate souligne que Musk a servi de pont entre la tech traditionnellement démocrate et Trump, et que sa rupture pourrait marquer un retour vers la gauche. Certains investisseurs restent cependant méfiants envers Musk, déçus par son échec avec DOGE à transformer le gouvernement. Alors que les échanges se poursuivent entre Trump et Musk, beaucoup voient dans cette rupture le début d'une scission majeure au sein de la droite technologique et populiste, comme l'a prédit l'investisseur Mike Solana.