Le revirement du Premier ministre sur l'allocation chauffage : une erreur politique ?
Le revirement partiel du Premier ministre sur la suppression de l'allocation universelle de chauffage hivernal pourrait bien être une décision politique maladroite. Lors des questions au Premier ministre (PMQs), il a en effet concédé les critiques venant de gauche comme de droite, lui reprochant d'avoir causé des difficultés excessives aux retraités vulnérables. Cependant, il refuse de préciser le nouveau seuil de revenu pour bénéficier du paiement de 200 livres, arguant que cette décision sera annoncée lors d'un "événement fiscal" – peut-être la revue des dépenses ministérielles du 11 juin (bien que cela semble improbable) ou le budget d'automne.
Cette situation risque d'entraîner trois conséquences politiques majeures. Premièrement, des spéculations incessantes sur le nombre de retraités à revenus élevés qui continueront à recevoir l'allocation. Deuxièmement, des interrogations sur le nouveau mécanisme de distribution (s'inspirera-t-il des allocations familiales, avec un remboursement par les plus aisés ?). Troisièmement, l'opposition ne manquera pas de rappeler pendant des mois que le Premier ministre a été contraint d'admettre son erreur, sans pouvoir tourner la page en raison de l'incertitude persistante sur la générosité du nouveau système.
Ce revirement ébranle également la crédibilité d'un gouvernement qui se présente comme celui des décisions difficiles pour des bénéfices à long terme. Le timing, après les mauvais résultats électoraux locaux et partiels du parti au pouvoir, donne l'impression d'un acte de panique. Pour un parti disposant d'une large majorité parlementaire et de plus de quatre ans au pouvoir, cette instabilité est pour le moins préoccupante.
De Westminster à Washington, les experts politiques analysent ces développements. Les prochains mois révéleront si ce recul tactique se transforme en un véritable handicap pour le Premier ministre.