Des scientifiques bravent les tempêtes de grêle pour étudier un phénomène météo extrême coûtant 10 milliards de dollars par an aux États-Unis
Une équipe de scientifiques s'aventure au cœur des tempêtes de grêle pour étudier ce phénomène météorologique extrême qui cause 10 milliards de dollars de dégâts annuels aux États-Unis. Alors que de violentes tempêtes frappent à nouveau le centre du pays, des chercheurs de plusieurs universités analysent la formation de ces grêlons dévastateurs dans le cadre du projet ICECHIP, l'une des rares études scientifiques encore financées par le gouvernement fédéral après les coupes budgétaires de l'ère Trump.
Armés de véhicules spécialement équipés avec des pare-brise renforcés, les scientifiques se dirigent vers la zone la plus intense des orages, surnommée le « puits » de grêle. « C'est une expérience unique. On dirait que quelqu'un frappe votre véhicule avec un marteau », décrit Victor Gensini, professeur de météorologie à l'Université Northern Illinois et chef de l'équipe de recherche.
Accompagnés de journalistes de l'Associated Press, les chercheurs ont parcouru les Grandes Plaines pendant plusieurs jours, transportant un impressionnant arsenal scientifique : radars mobiles, drones, lasers, caméras spécialisées et même des entonnoirs géants pour collecter des grêlons intacts. Leurs découvertes incluent des grêlons dépassant 12 cm de diamètre - plus gros qu'une balle de softball.
Cette recherche prend tout son sens face aux récentes conclusions d'une étude de 2024 : avec le réchauffement climatique, les petits grêlons deviendront plus rares tandis que les gros augmenteront de 15% à 75% ce siècle. Les puissants courants ascendants garderont les grêlons en altitude plus longtemps, leur permettant de grossir, tandis que la chaleur fera fondre les plus petits.
Considéré comme le phénomène météo le plus coûteux aux États-Unis, devant les tornades et les ouragans, la grêle endommage chaque année toitures, véhicules et cultures. « C'est notre catastrophe naturelle la plus chère », confirme Lori Peek de l'Université du Colorado. Les compagnies d'assurance, confrontées à des sinistres en hausse, participent même au financement de cette mission scientifique cruciale.