Comment la Génération Z voyage-t-elle autant ? Le secret : les paiements échelonnés
Les tendances de voyage révèlent un phénomène marquant : la Génération Z voyage plus que jamais grâce aux options de paiement échelonné. Des services comme Klarna, Affirm et Paypal ont démocratisé le "acheter maintenant, payer plus tard" (BNPL), transformant radicalement les habitudes de consommation, y compris dans le domaine du voyage. Mais cette liberté a un prix : endettement accru, risques financiers et dépendance à des achats impulsifs.
Autrefois réservés aux achats essentiels comme les voitures ou les smartphones, les plans de paiement ont envahi tous les secteurs, des vêtements aux festivals de musique. En 2024, 60% des participants à Coachella ont utilisé un plan de paiement. Les plateformes de voyage comme Expedia, partenaires de Klarna, promeuvent activement ces options.
Le système BNPL séduit : 25% du montant est payé immédiatement, le reste en trois tranches sans intérêt... si les paiements sont honorés. Najee Mcfarland-Drye, 29 ans, témoigne : "Cela m'a permis de voyager à Portland sans sacrifier mon budget loisirs." Mais les retards de paiement entraînent des frais et une baisse de crédit score.
Les risques s'accentuent avec les voyages, soumis aux aléas (annulations, retards). Lisa Gill de Consumer Reports alerte : "Un remboursement peut prendre des mois, mais les échéances BNPL, elles, restent." Une situation qui touche particulièrement les utilisateurs précaires, selon la Réserve Fédérale.
Historiquement, les paiements échelonnés remontent au XIXe siècle. Mais contrairement aux cartes de crédit, le BNPL n'améliore pas le score crédit et échappe aux protections légales comme le "Chargeback Right". Brian Barker, professeur à NYU, met en garde : "C'est un outil qui, mal utilisé, alimente le surendettement individuel et national."
Klarna, malgré 100 millions d'utilisateurs, voit 41% de ses clients en difficulté de paiement en 2024. Un miroir aux alouettes, selon Gill : "Ces services créent une illusion d'accessibilité aux luxes, entretenue par les réseaux sociaux." Barker conclut, pessimiste : "À long terme, cela contribuera à l'effondrement économique."