Le Royaume-Uni risque de rater le boom touristique à cause d'une accumulation de taxes
Le secteur touristique britannique pourrait subir un déclin en raison des politiques fiscales strictes du Trésor, qui dissuadent les visiteurs potentiels. C'est ce qu'a déclaré Julia Simpson, ancienne dirigeante de British Airways et actuelle présidente du Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), lors d'une conférence en Inde. Elle a pointé du doigt les taxes élevées sur les billets d'avion, les frais de visa et la TVA pour les visiteurs, surnommées 'taxe touristique', comme principaux freins à l'attractivité du Royaume-Uni. Simpson a averti que le pays ne parviendrait pas à attirer les touristes indiens et chinois, pourtant essentiels à la croissance du secteur dans les prochaines années. 'Le Royaume-Uni prend clairement le tourisme pour acquis', a-t-elle déploré. 'Le Trésor impose couche après couche de taxes à un secteur qui rapporte de l'argent au pays sans être un fardeau.' Elle a également exhorté le gouvernement à mieux promouvoir le Royaume-Uni pour stimuler une croissance hors de Londres et du secteur public. Une campagne menée par le secteur retail pour rétablir le shopping hors taxes, comme dans d'autres grandes économies européennes, n'a pas abouti sous l'ancien chancelier Jeremy Hunt. Le Trésor a justifié cette décision par un coût estimé à 2 milliards de livres et des finances publiques tendues. Une analyse commandée par des militants, dont Victoria Beckham et Sir Rocco Forte, révèle que 2 millions de visiteurs ont été dissuadés de se rendre au Royaume-Uni en raison de l'absence de remboursement de la TVA. Simpson espère un retour de cette mesure dans les prochaines années pour relancer une industrie touristique qui représente 10% du PIB britannique. Elle a également critiqué la nouvelle chancelière Rachel Reeves, accusant les ministres travaillistes de s'appuyer trop sur les bureaucrates pour élaborer des politiques. Parmi les autres obstacles mentionnés figurent la hausse de 20 milliards de livres des cotisations sociales pour les employeurs et l'obligation pour les Américains de payer un visa. Un porte-parole du gouvernement a rappelé que le Royaume-Uni reste l'une des destinations les plus visitées au monde, avec des retombées économiques majeures, et a annoncé une stratégie nationale pour attirer 50 millions de visiteurs annuels d'ici 2030.