La bombe à retardement cachée dans le code fiscal qui alimente les licenciements massifs dans la tech
Depuis deux ans, une modification discrète du code fiscal américain a radicalement changé la logique financière des investissements en recherche et développement (R&D) des entreprises. Peu médiatisée, cette réforme de l'article 174, intégrée dans la loi fiscale de 2017, a contribué à la suppression de centaines de milliers d'emplois bien rémunérés dans le secteur technologique. Entre 2022 et 2023, plus de 500 000 travailleurs tech ont été licenciés, selon les estimations sectorielles. Si les médias ont pointé du doigt le surrecrutement pendant la pandémie et l'essor de l'IA, la réforme fiscale a joué un rôle catalyseur méconnu. Désormais, les dépenses de R&D ne peuvent plus être intégralement déduites la même année, mais doivent être amorties sur 5 à 15 ans. Cette mesure, initialement conçue pour compenser la baisse de l'impôt sur les sociétés de 35% à 21%, a lourdement pénalisé les géants comme Microsoft ou Meta, mais aussi les plus petites entreprises. Alors qu'un projet de loi bipartite vise à abroger cette réforme, ses conséquences continuent de se faire sentir bien au-delà de la Silicon Valley, affectant toute l'économie américaine.