Flavio al Velavevodetto : Le Temple Romain du Cacio e Pepe
À Rome, les débats sur les meilleures pâtes iconiques sont sans fin. Pour la carbonara (guanciale, œufs), Roscioli ou Bacano sont souvent cités ; pour l'amatriciana (guanciale, sauce tomate), Trecca à Garbatella ; et pour la gricia (poivre noir, pecorino, guanciale), la Trattoria Da Cesare al Casaletto est imbattable. Mais pour le cacio e pepe (poivre noir, pecorino—sans guanciale), les Romains ont longtemps privilégié la version du chef Flavio di Maio, d'abord chez Felice à Testaccio, puis dans son propre restaurant, Flavio al Velavevodetto, ouvert en 2009 près du Monte Testaccio.
Flavio al Velavevodetto incarne l'esprit romain authentique. Avec ses arches en pierre élégantes, ses fleurs en pots de terre cuite et son ambiance familiale, l'osteria attire une clientèle locale fidèle. Les serveurs, souvent pressés, privilégient les habitués, ajoutant une touche de romanità au lieu. Le tonnarelli al cacio e pepe est un chef-d'œuvre : audacieux (poivre piquant, pecorino salé), granuleux (on doit sentir les grains de poivre et de fromage), et technique (un mélange vigoureux est nécessaire pour éviter que le fromage ne s'agglomère).
Le secret de Flavio ? Un filet d'eau froide pour démarrer la mantecatura, avant d'ajouter le fromage, le poivre et l'eau de cuisson. Outre les pâtes classiques, les primi del giorno valent le détour, comme les fettuccine aux rigaglie, un ragù d'abats de poulet. Les polpettes, faites avec les restes de bollito misto, sont un délice. Le tiramisu en verre clôt le repas en douceur.
À savoir : le service peut être négligent, sauf pour les habitués. Mais le cacio e pepe justifie amplement la visite.