NOAA paralysée : le retard de Lutnick dans la signature des contrats plonge l'agence dans le chaos
20 mai 2025 – Les opérations de la NOAA, l'agence américaine chargée de l'étude des océans et de l'atmosphère, sont au point mort en raison d'un retard accumulé dans la signature de plus de 200 contrats. Ce blocage, attribué au secrétaire au Commerce Howard Lutnick, menace des programmes climatiques vitaux et suscite l'inquiétude jusqu'au Sénat.
Howard Lutnick, nommé en février 2025, a instauré une politique exigeant son approbation personnelle pour tout contrat dépassant 100 000 dollars. Bien que destinée à identifier les gaspillages, cette mesure a engendré un chaos bureaucratique, selon des responsables actuels et anciens de la NOAA.
Parmi les projets bloqués figurent des initiatives cruciales comme la préparation aux événements météorologiques extrêmes et des mises à jour logicielles pour satellites polaires. Des employés ont été mis en chômage technique, tandis que d'autres passent plus de temps à justifier leur travail qu'à l'accomplir.
« Tout s'est arrêté », confie un responsable anonyme de la NOAA. « Nous préparons des dossiers, remplissons des formulaires, mais rien n'avance avant la dernière minute – quand cela avance. La pression est énorme. »
Le sénateur Ted Cruz, pourtant allié de l'administration Trump, a tiré la sonnette d'alarme lors d'une audition ce mois-ci. Il a cité l'exemple d'un centre de données au Texas, fermé pendant des jours, privant les gestionnaires de données vitales sur les sécheresses et les ouragans.
Selon Cruz, 5 700 contrats de la NOAA arrivent à échéance cette année, couvrant des services allant de l'évaluation post-ouragan à l'entretien des locaux. Lutnick n'en examinerait qu'une vingtaine par semaine – une goutte d'eau face à l'accumulation.
Le département du Commerce, par la voix de sa porte-parole Kristen Eichamer, défend cette politique de « modernisation ». Mais d'anciens responsables comme Rick Spinrad, ex-administrateur de la NOAA, s'interrogent sur l'efficacité d'une micro-gestion aussi centralisée.
Avant d'arriver sur le bureau de Lutnick, les contrats doivent passer par Keegan McLaughlin et Bryton Shang – deux jeunes responsables au parcours atypique. Les experts de la NOAA doivent leur soumettre des présentations simplifiées, une procédure qui irrite des professionnels chevronnés.
Quand Lutnick daigne examiner un contrat, son réflexe serait souvent de le rejeter ou d'en réduire le budget. Ce ralentissement s'ajoute aux projets controversés de la Maison Blanche visant à restructurer la NOAA, créant une tempête parfaite pour l'agence climatique.
« Sans connaissance des rouages administratifs, on prend des décisions inadaptées », met en garde Spinrad. « Avec des personnes inexpérimentées aux manettes, la probabilité d'erreurs augmente considérablement. »
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